lundi 30 novembre 2009

Pandémie et vaccination

Curieux titre, sur un blog qui se veut "politique" !
Mais Politique rimant avec Santé publique, et le sujet concernant la société toute entière, abordons-le. Nous retiendrons quelques unes des idées-forces présentées par le Docteur Yves Poinsignon, du CHBA de Vannes, spécialiste des maladies infectieuses, lors d'une rencontre d'information le vendredi 27 novembre, au Centre social de Kercado, à l'invitation de la Confédération syndicale des familles.

Après un rapide historique des principales épidémies de grippe depuis 1918 (Grippe espagnole), le docteur Yves Poinsignon en arrive à la pandémie actuelle, provoquée par le virus dit H1N1.

Au départ, les responsables craignaient beaucoup ce nouveau virus. Serait-il aussi virulent que le virus H5N1 de la grippe aviaire, qui a tué la moitié des malades, heureusement peu nombreux (600 malades dans le
monde, 300 morts ) le virus se transmettant très difficilement entre êtres humains ?
En novembre 2009, le H1N1 arrive vraiment. Tous les indicateurs sont au rouge. Le pic de l'épidémie va se produire en décembre.
Heureusement, si H1N1 s'avère être très contagieux, il s'avère aussi être moins dangereux qu'on ne pouvait le craindre : alors que le virus de la grippe espagnole a tué 3% des malades, celui là pourrait n'en tuer "que" 1%, ce qui serait le double de la mortalité de la grippe saisonnière (0,5% soit quand même autour de 5 000 morts en France !). Mais étant donnée la forte contagiosité de H1N1, 1% de beaucoup de malades représente beaucoup de décès...

Les personnes nées avant 1957 ont probablement déjà rencontré des virus "cousins" de H1N1, rencontre à laquelle s'ajoutent les nombreuses vaccinations annuelles contre la grippe saisonnière. Elles semblent donc relativement protégées.
Par contre la tranche 20-50 ans sera plus sûrement atteinte et malade.
Quant à la tranche 10-30 ans elle risque beaucoup; c'est parmi elle que le virus fera le plus de victimes !
Le Docteur Poinsignon affirme qu'il est impératif de vacciner les jeunes actifs et leurs enfants , en utilisant le vaccin le plus efficace, celui qui est "boosté" par une grosse protéïne porteuse de nombreux antigènes viraux. Cet "adjuvant" permet une réaction forte et rapide, avec une seule injection. Ce vaccin "boosté" peut permettre également de mieux faire face aux éventuelles mutations du virus.
Le Docteur Poinsignon répond ensuite aux questions posées par le public, manifestement soucieux, et avide d'informations.
Il insiste en particulier sur le fait que le Tamiflu doit être pris très rapidement, dès les premiers symptômes, pour être vraiment efficace.

Yves Poinsignon résume ainsi son point de vue :
-plus vous êtes jeune
-plus vous êtes en bonne santé
-plus il faut vous faire vacciner !
La vaccination constitue certes une protection individuelle mais aussi une protection collective : plus de gens seront vaccinés, moins le virus pourra se propager .

Toutes les "rumeurs" concernant les conséquences négatives de cette vaccination ne reposent sur aucun argument sérieux. Elles ne font qu'actualiser une très ancienne attitude anti-vaccination, récurrente, irrationnelle, qui oublie tous les bienfaits apportés par la vaccination depuis Jenner et Pasteur.
Que serait notre société sans les vaccins contre la coqueluche, la rougeole, la tuberculose, la poliomyélite, la diphtérie, l'hépatite B etc...
Refuserons-nous le vaccin anti-sida lorsqu'il existera, dans quelques années ?