jeudi 29 avril 2010

29 avril 2009-29 avril 2010
Le blog de la section de Vannes du PS
existe depuis un an déjà.
Une année bien remplie : près de 100 « titres » publiés, une participation active à deux campagnes électorales (Européennes, Régionales).
Les quatre années qui viennent vont voir se dérouler six élections importantes. Nous ne relâcherons donc pas de sitôt nos efforts !

mercredi 28 avril 2010

Dérive

Après la grande semaine sécuritaire de Sarkozy où il n’a fait que bégayer un discours éculé, la dérive droitière du candidat naturel de la droite se confirme de jour en jour. Hortefeux, le Monsieur Plus du président, s’est emparé de ce tissu (le niqab) - qui, il est vrai, pose incontestablement problème - pour racler les poubelles démagogiques de la République. On va même jusqu'à entendre les plus hauts responsables de l’État prêts à défier le gardien de notre Constitution, le Conseil constitutionnel. En quelque sorte, un législateur promulguant une loi illégale. Bel exemple de respect des institutions démocratiques !

Et voilà comment se monte une affaire dont il n’est pas sûr qu’elle ne sombre pas dans le tragi-comique de l’arroseur arrosé. Une femme verbalisée pour port du niqab au volant. Le fin limier Hortefeux qui découvre un mari polygame avec douze enfants de plusieurs lits, une fraude aux prestations sociales et qui demande à son très cher collègue Besson d’envisager une procédure de déchéance de nationalité. Le mari, humour déplacé ou inutile bravade, rétorque qu’il n’est marié qu’une seule fois mais compte plusieurs maîtresses, ce que la loi n’interdit pas. Et quelques ministres de regarder le bout de leurs godasses…

On parlerait de comédie de boulevard si l’histoire ne nous avait pas appris combien la stigmatisation à outrance attisait les haines, réveillait les bas instincts de ceux qui ne voient dans l’autre, celui qui n’est pas d’ici, le responsable de tous les maux de la terre.

Plus fondamentalement, cette affaire est une fois de plus révélatrice d’une politique droitière qui consiste à traiter des symptômes largement fantasmés en négligeant des réalités sociales trop souvent subies. Et tant que l'UMP et ses alliés refuseront de les analyser sincèrement en privilégiant aveuglément le tout répressif, la spirale de l’échec continuera inexorablement de lézarder une République déjà si fragilisée depuis 2007.

dimanche 25 avril 2010

Diasso Konaté constitue-t-il un danger pour l'ordre public ?

M. Diasso Konaté, Guinéen, est arrivé à Vannes en toute légalité il y a huit ans, afin de poursuivre des études supérieures. Par la suite, un enchaînement de circonstances a fait de lui un "sans-papier". Il a déposé en Préfecture de Vannes des demandes d'autorisation provisoire de séjour (APS), la dernière demande remontant au 6 avril dernier. Des associations de Vannes, la section du PS, lui ont apporté un soutien moral et même souvent matériel.
Le lundi 19 avril 2010 il a rencontré à Vannes la Police des frontières afin de "parler" de son dossier; pour cela il était "impératif", paraît-il, de le mettre en garde à vue. A l'issue de celle-ci il s'est retrouvé interné au Centre de rétention administrative de Rennes. Trois jours plus tard le Tribunal administratif a répondu négativement à sa demande d'APS et a décidé de son maintien en rétention au centre, en attendant l'expulsion vers la Guinée.


En dernier recours l'association "Réseau Education Sans Frontières" et le secrétaire de la section de Vannes du PS ont fait parvenir à la Préfecture de Vannes le texte suivant :

Monsieur Le Préfet du Morbihan

Inquiets quant à la situation de Diasso Konaté, actuellement au CRA de St Jacques de La Lande, nous vous demandons d’accepter un recours gracieux afin de lui éviter l’ expulsion.
En effet, Diasso Konaté est guinéen ; la situation politique en Guinée aujourd’hui rend périlleux tout retour dans ce pays où la violence règne.
Par ailleurs, Diasso Konaté est en France depuis de nombreuses années ; après avoir acquis et validé une formation en Informatique de haut niveau à l’UBS de Vannes, ce jeune homme volontaire et dynamique, parfaitement intégré et maîtrisant parfaitement la langue française, a demandé à pouvoir s’installer en France dans le cadre du droit de séjour « Talents et compétences ». Dans le même temps, il a fondé une micro entreprise en tant que webmaster et a d’ailleurs réalisé diverses prestations.
Son expulsion le priverait totalement d’utiliser les acquis de sa formation universitaire et risque de pénaliser irrémédiablement son avenir.
C’est pourquoi, Monsieur Le Préfet, nous vous demandons de faire en sorte qu’une solution favorable à son maintien en France lui soit proposée.
En vous remerciant de l’attention que vous porterez à ce cas douloureux, veuillez recevoir Monsieur Le Préfet, nos salutations les plus respectueuses.

Nous espérons que cette demande obtiendra une réponse favorable et que "la politique du chiffre" du Ministre de l'Intérieur ne conduira pas à oublier les aspects humains d'une telle situation.

mercredi 21 avril 2010

Au dessous du volcan (*)

En quête d’une popularité qui le boude, Nicolas Sarkozy exhibe les oripeaux sécuritaires qui lui avaient assuré son succès en 2007. Mais Sarkozy est décidément dans une mauvaise passe : lui qui espérait occuper l’espace médiatique, un volcan islandais lui vole la vedette en focalisant l’attention de tous sur la sécurité des vols et non sur celle des banlieues. Et voilà le « candidat naturel de la droite » gesticulant dans un commissariat de banlieue quand chacun s’interroge sur un monde devenu si complexe qu’il se grippe avec quelques cendres…

Avant d’aller plus loin, quelques mots sur le « candidat naturel » comme l’aiment à le répéter, Juppé, Balladur, Coppé…Y aurait-il dans cet élément de langage, quelque chose trahissant un sentiment inavoué, relevant du subconscient ? Il a toujours été opéré une claire distinction entre enfant légitime et enfant naturel, ce dernier n’ayant aucun droit à héritage. Sarkozy, candidat naturel ou candidat légitime ? Les mots ont vraiment un sens !...

Sarkozy a donc renvoyé Hortefeux à la niche et a endossé la capeline de la marée-chaussée. Pour bien marquer les esprits, il entame son parcours par la mesure la plus abjecte qui puisse être : suspendre les allocations familiales aux parents dont l’enfant ferait preuve d’absentéisme à l’école. Il n’est nul besoin d’avoir un doctorat en sociologie pour savoir que la misère détruit les codes et les repères, plus elle est grande et plus elle éloigne ses victimes du cap collectif d’un vivre ensemble apaisé. On voudrait enfoncer la tête sous l’eau à des populations confrontées aux pires difficultés matérielles qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Au-delà de cette mesure injuste et révoltante, il y a encore plus inquiétant. Nous sommes à deux ans des élections présidentielles et Sarkozy a décidé de reconquérir son électorat sur le thème de la sécurité. Il y a par conséquent tout à craindre pour nos libertés. Il y a aussi tout à craindre pour une société qui a plus que jamais besoin de solidarité, d’attention, d’accompagnement. Non d’une politique marquée par la brutalité, la sanction et le rejet des plus fragiles.

Ces deux années s’annoncent donc particulièrement redoutables et ce sera l’honneur de la gauche en général, et des socialistes en particulier, d’entrer en résistance et de préparer un projet rassembleur qui donnera une place à chacun, et notamment aux plus vulnérables de nos concitoyens.


(*) Film de John Huston

lundi 19 avril 2010

PNR du Golfe du Morbihan : vote unanime au Conseil Régional

Le 15 avril 2010 l’assemblée régionale s’est exprimée à l’unanimité pour le projet de charte du Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan proposé par le Syndicat d’Aménagement du Golfe du Morbihan chargé par la Région de l’élaboration de ce document.
Le projet de charte du Parc Naturel Régional détermine les orientations et les principes fondamentaux de protection des structure paysagères sur le territoire du Parc. Il est élaboré par la Région avec l’ensemble des collectivités territoriales concernées, en concertation avec les partenaires intéressés.
Il sera soumis à enquête publique en Juin 2010 puis approuvé par les collectivités territoriales concernées en septembre 2010- Janvier 2011 et adopté par décret portant classement du territoire en Parc Naturel Régional courant du deuxième semestre 2011, pour une durée de douze ans au plus.

Anne Camus, Conseillère Régionale du Groupe Bretagne Ecologie appartenant à la majorité est intervenue pour souligner l’intérêt de la charte et du futur Parc Naturel Régional pour le Golfe du Morbihan
.


Vous pouvez prendre connaissance de son intervention sur le blog des élus de la Gauche Vannetaise



jeudi 15 avril 2010

Retraites : Opération à la hussarde !

Réformer les retraites selon le calendrier suivant : concertation avec les partenaires sociaux, passage en conseil des ministres en juillet et projet de loi en septembre. Une fois de plus, Nicolas Sarkozy confond vitesse et précipitation avec pour conséquence très probable de ne pas être à la hauteur des enjeux.

Trois remarques sur la méthode d’abord :
- il s’agit non pas d’une négociation, mais d’une concertation, différence de taille car dans le premier cas « je recherche les voies et moyens pour parvenir à un consensus » et dans le second cas « j’écoute et je décide ». Il y a bien là tous les relents de la veille droite colbertiste selon laquelle on ne négocie pas avec l’État,
- il n’est envisagé aucune confrontation entre partenaires sociaux mais seulement des rencontres bilatérales entre le ministre et chacun d’entre eux. Cette stratégie de la division relève d’un aveu de faiblesse qui trahit l’incapacité de ce gouvernement à gérer les difficultés et relever les défis auxquels est confrontée notre société.


- le gouvernement entend boucler ce dossier en six mois, là où d’autres pays européens ont mis à profit des années de négociations pour parvenir à des formules qui font référence (la Suède si souvent prise en exemple). Mais le futur candidat Sarkozy veut être libéré de cette affaire pour se consacrer dès 2011 à la seule chose qui importe pour lui : sa réélection. Pari fort risqué en cas d’extrême mécontentement des Français...

Sur le fond ensuite :
- la première chose qui frappe dans les annonces du gouvernement c’est leur caractère extrêmement simpliste et réducteur : l’allongement de la durée de cotisation et le report de l’âge légal de la retraite ; vient s’y ajouter une hypothétique prise en compte de la pénibilité pour atténuer le côté couperet des deux autres mesures,
- le second élément, c’est le rejet purement idéologique de toute source nouvelle de financement : les cotisations parce que le Medef n’en veut pas, l’impôt par dogmatisme au nom notamment du bouclier fiscal, cette mesure inique qui ne profite qu’aux plus fortunés de nos citoyens.

Ces deux points constituent le « projet » gouvernemental et traduisent l’approche exclusivement comptable du dossier. Cette même approche qui a déjà lézardé notre pacte social et gravement fragilisé les plus vulnérables d’entre nous (santé, justice, services publics de proximité,…).

Pourtant, le dossier retraite est sans doute celui qui offre la plus grande palette de solutions ou, plus précisément, la plus formidable combinaison de solutions. En effet, moins on retient de solutions, plus elles sont brutales avec le risque supplémentaire d’être injustes.

Sur le financement, nous ne sommes plus au lendemain de la Seconde Guerre mondiale quand furent créés les régimes de retraite dans une économie fondamentalement différente de celle que nous connaissons. Rester dans un schéma où le financement provient exclusivement des cotisations sociales, donc du travail, condamne toute réforme à brève échéance car la part des profits réservée à l’actionnaire prime désormais sur celle dédiée au salarié, donc sur celle destinée au financement de la retraite. Là encore de nombreuses opportunités existent : prise en compte de la valeur ajoutée des entreprises, stock options taxés (car constituant des salaires déguisés), prélèvement sur les revenus du capital (car détournant les fonds destinés à l’investissement donc à l’emploi et privant les salariés d’une juste rémunération génératrice de cotisations). Pour ces derniers, il convient par ailleurs de ne pas oublier les primes diverses et variées qui échappent actuellement à l’assiette de cotisations.

Nous ne pouvons donc que partager la méfiance des syndicats à l’égard du gouvernement. Il ne saurait en effet y avoir de réforme viable et équitable sans l’adoption de mesures équilibrées entre nouveaux financements d’une part et critères d’âge et durée de cotisation d’autre part. C’est la condition indispensable de la réussite. Pour que la solidarité ne résonne plus comme un slogan dépassé, mais organise réellement une société juste du bien vivre ensemble.

mercredi 14 avril 2010

Photo de mer

Le festival "Photo de mer" a retrouvé son appellation initiale et se déroule à nouveau au printemps.
Cette sixième édition comporte comme à l'accoutumée des oeuvres de professionnels, dans des lieux emblèmatiques du centre ville. Les qualités technique et artistique sont, cette année encore, au rendez-vous, malgrè les délais très courts de préparation.
Sur le port, les images de l'île de Sein et des ses habitants dans les années 50/60 sont particulièrement émouvantes.

Nous constatons la disparition des photos de type "glamour" ou "bling-bling" genre "revues people". Nous ne les regrettons pas.
Des visites guidées, des rencontres, des conférences enrichissent l'événement. Les concours "Amateurs" ont été reconduits.
L'idée de présenter dans des communes du pays de Vannes des expositions issues de précédents festivals est bonne.

Nous avions, dans le passé (Blog-15 septembre 2009), critiqué le côté "vitrine de prestige" plaquée artificiellement sur une réalité culturelle nettement plus terne. Cette année on constate un effort d'ouverture à des photographes vannetais amateurs (Alain Peuron) ou professionnels (Cédric Wachthausen), ainsi qu'à des associations locales (Contraste, Oxéa), tout en sachant que l'association Contraste a déjà exposé l'an passé, aux lavoirs.


On constate surtout que "cette année, le Festival Photo de mer s'invite dans les quartiers" : expositions à l'Espace Henri Matisse de Ménimur (à la suite d'un projet pédagogique), au centre social de Kercado (Alain Peuron) et participation modeste de la maison de quartier de la Madeleine (clichés réalisés par les jeunes et présentés sur quelques panneaux).
Ce début d'association avec des acteurs locaux constitue une évolution très positive.

Des regrets cependant :
-Les cinq expositions "A découvrir" ne sont pas encore intégrées réellement au festival. Elles restent "en parallèle", en "off" en quelque sorte. Petite discrimination qui, elle, n'est pas très positive.
-L'exposition du centre Henri Matisse et celle de Kercado ne sont pas ouvertes durant les week-ends.
-L'exposition de photos de jeunes de la maison de quartier de Conleau n'ouvrira qu'à la fin du mois d'avril. C'est dommage.

Si nous portions une appréciation globale sur la conception de ce 6 ème festival, nous dirions :
"En nets progrès . Peut encore mieux faire..."

samedi 10 avril 2010

Le coup de l'ascenseur



Avec le printemps et l'arrivée des beaux jours, chacun a envie de rejoindre la campagne, pour voir la végétation renaître et écouter les oiseaux qui chantent à gorge déployée.
La campagne, c'est à deux pas de Ménimur, au parc de Kermesquel, l'un des rares espaces naturels de la ville de Vannes, le long de la rivière le Rohan.
Des sentiers ont été aménagés, parfois peu praticables en période très humide; des bancs et quelques poubelles ont été installés. L'ensemble, entretenu a minima, présente un caractère naturel, s'avère très agréable à fréquenter et offre aux enfants un superbe terrain de jeu.
Et pourtant, malgré son charme et sa proximité, cet espace est peu connu des vannetais. La raison en est simple : son accès est particulièrement dangereux. La traversée de la route de Pontivy est très risquée malgré la présence de feux. Une fois cet obstacle franchi, le danger n'a pas disparu : il faut maintenant traverser la route de Tréhuinec pour accéder au parc. Il n'y a aucun passage protégé. Quelques ralentisseurs calmeraient les fous du volant qui se croient seuls sur cette petite route qui mène aussi aux jardins familiaux.
Chaque année, lors de la réunion de quartier, les habitants de Ménimur interpellent le maire pour qu'une solution soit apportée à ce danger. Chaque année la construction d'une passerelle est demandée. Plusieurs fois la réponse a été : "On va étudier mais c'est difficile".
En 2010 le maire s'est surpassé avec une réponse pour le moins inattendue : "La construction d'une passerelle est très difficile, il faudrait prévoir un ascenseur!".
Avec une telle approche, évidemment, la passerelle n'est pas pour demain . C'est faire croire à tous que l'espace nécessaire pour la construction d'une rampe d'accès n'existe pas. Ce qui s'est fait dans de nombreuses villes, y compris dans la presqu'île de Rhuys à Saint Colombier, n'est pas possible à Vannes ! Bizarre !
La présence d'une passerelle devient pourtant d'une urgente priorité. En effet le développement de l'espace santé autour de la clinique Océane attire un nombre croissant de personnes, pas toujours très alertes. La traversée du rond-point de Kerniol, à pied ou à vélo, relève de l'opération suicide.
Nous avons ici, une fois de plus, l'exemple de l'imprévoyance de la mairie de Vannes :on construit d'abord, puis ensuite on s'aperçoit que les accès n'ont pas été prévus en conséquence.

Parlant des frasques de la gestion municipale de Marcellin, un jour Ouest-France a titré : "A Vannes rien n'est comme ailleurs". Trente ans plus tard ce titre reste toujours d'actualité.

jeudi 8 avril 2010

Une ronde immobile

Depuis un an, le premier mercredi de chaque mois, à 18 heures 30, sur l'Esplanade du Port de Vannes, se constitue peu à peu un cercle de femmes et d'hommes de tous âges.
Le cercle s'élargit, au fil des arrivées, et pendant une heure tous ces gens restent debout, immobiles et surtout parfaitement silencieux.
Les passants sont bien entendu interloqués. Une affiche et de petits "flyers" apportent les explications nécessaires.
Il s'agit d'un "cercle de silence", comme il en existe ailleurs en Bretagne et un peu partout en France.


Son objectif est de s'élever, de manière non violente, contre l'internement dans des Centres de rétention administratifs (CRA) des étrangers en situation irrégulière, autrement dit des sans-papiers. Un tel centre existe à St Jacques de la Lande, au sud de Rennes.

Les "cercles de silence" interpellent les citoyens et les pouvoirs publics, dénoncent l'enfermement systématique dans des structures style "camp retranché", inadaptées à l'accueil des enfants, dans des conditions sanitaires insuffisantes.
Les organisateurs de ces cercles estiment qu'il y a là atteinte au respect de la dignité humaine.
Aviez-vous déjà entendu parler des "cercles de silence" dans les médias ?
Probablement pas. Ils ne font pas assez de bruit....
"Le silence comme arme ultime de résistance"

samedi 3 avril 2010

Procès Erika

C’est avec une satisfaction mesurée que les parties civiles, notamment les collectivités locales dont la région Bretagne, ont accueilli l’arrêt de la cour d’appel de Paris dans le cadre du procès Erika. Ce ton tranche singulièrement avec les déclarations souvent réductrices et tapageuses de leurs avocats. En l’occurrence, plusieurs réalités appellent prudence et modération dans une affaire qui reste éminemment complexe et qui n’est pas encore définitivement clôturée.

La première interrogation trouve son origine dans l’arrêt de la cour d’appel qui juge Total coupable au plan pénal mais non responsable au plan civil. Deux mots de droit : la responsabilité pénale est l’obligation de répondre des infractions à la loi quand la responsabilité civile est l’obligation de répondre des dommages que l’on cause à autrui. Et selon la convention internationale CLC (créée après le naufrage du Torrey Canyon en 1967), c’est le propriétaire du navire qui est civilement responsable. Or, Total n’a été considéré « que » comme l’affréteur : sa responsabilité civile ne saurait donc être engagée...

La deuxième interrogation provient de cette différence d’appréciations entre les parties civiles et leurs avocats. Ces derniers soulignent une victoire sans précédent, à travers la reconnaissance élargie d’un préjudice écologique. Il convient toutefois de noter que la convention internationale précédemment citée n’écarte nullement le préjudice écologique. C’est notamment dans ce sens que la justice italienne va statuer dans deux affaires de pollution par hydrocarbures : le pétrolier Patmos qui va souiller les côtes du détroit de Messine en 1985 et le pétrolier Haven, en 1991, dans le golfe de Gênes. Certes c’était en Italie. Serait-ce donc un jugement sans précédent en France ? Non ! Le 4 octobre 2007, le tribunal de grande instance de Narbonne condamnait ainsi la société Soft pour pollution d’un ruisseau par déversement accidentel d’un insecticide hautement nocif qui avait pollué en aval l’étang et le complexe lagunaire de Bages-Sigean. Elle dut notamment indemniser le Parc Naturel Régional de la Narbonnaise en Méditerranée pour préjudice environnemental.

Deux remarques générales en guise de conclusion provisoire :
- le règlement de cette affaire eût sûrement été plus aisé si la France n’avait été, une fois de plus, l’un des derniers États membres à transposer en droit national la directive européenne 2004/35/CE du 21/04/04 sur la responsabilité environnementale. Cette transposition n’interviendra en effet qu’en août 2008 après, et seulement après, une mise en demeure de la Commission européenne en janvier 2008. Soit huit mois après le premier jugement Erika... Et un an après le lancement du Grenelle de l’environnement...
- La convention internationale CLC exonère l’affréteur de toute responsabilité civile (Total dans le cas présent), sauf faute inexcusable pour la faire porter sur le propriétaire du navire. Ce qui signifie que les compagnies pétrolières peuvent impunément continuer d’affréter des bateaux poubelles, contrôlés par des sociétés de certification parfois peu regardantes.

Dans l’attente du futur procès en cassation, le travail à accomplir tant au plan national, européen et international reste donc considérable et engage l’ensemble des acteurs concernés (élus, associations, entreprises). Même si des avancées ont été obtenues pour la reconnaissance du droit à agir des collectivités, ces perspectives devront donc nous inciter à considérer avec beaucoup d’attention les attendus de ce procès en appel.

vendredi 2 avril 2010

Le PS, le parti du changement

Avec plus de 200 000 adhérents le PS est le premier parti de gauche. Engagé pour la justice, la solidarité, les libertés, le PS agit au service du progrès social. Démocratique et décentralisé il permet à chacun d’agir et de s’exprimer en son sein.
Cotisations, comment ça marche ?
La première année de cotisation est de 20€
Un barême de cotisation proportionnel aux revenus s’applique ensuite. C’est ça aussi la justice sociale.

Adhérer au PS, c'est facile. En quelques clics, devenez adhérent et rejoignez la première force d'alternance : http://parti-socialiste.fr
Débats, préparation du projet, mobilisations pour les valeurs de la gauche, rejoignez les milliers d’hommes et de femmes qui ont déjà fait le choix de s’engager.
C’est le moment d’agir.