vendredi 31 décembre 2010

jeudi 30 décembre 2010

€ : CASSER LE THERMOMETRE ?


Dans cette période de crise, les habituels pourfendeurs de l’Europe reviennent sur le devant de la scène : ils veulent le retour à notre monnaie nationale, le Franc. Objectif : rendre notre économie plus compétitive grâce au levier magique de la dévaluation compétitive qui est à l’économie ce que l’huile de foie de morue est à la médecine. Ces chevaliers de l’apocalypse communautaire prétendent ainsi régler le problème de fond d’une économie mondiale aux prises avec un capitalisme financier qu’à l’évidence personne ne maîtrise en se contentant de casser le thermomètre, c'est-à-dire l’euro. Et sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, la comparaison entre la France et l’Allemagne demeure particulièrement instructive.

En 1960, le Franc et le Mark étaient à parité. Au 1er janvier 2002, à l’arrivée de l’euro, celui-ci valait 1.95583 Mark et 6.55957 Francs. Ainsi, là où en 1960 on achetait 1 Mark avec 1 Franc, au 31 décembre 2001 il fallait désormais 3.35 Francs pour acheter 1 Mark. Et la France qui a usé et abusé de ces dévaluations compétitives s’est retrouvée à la remorque d’une Allemagne qui s’est bien gardé de ce remède à la docteur Knock. Rappelons quand même qu’à la naissance de l’euro, celui-ci valait 1.17 dollar et qu’après avoir atteint des sommets à 1.50, sa valeur demeure supérieure à 1.30 dollar. L’euro ne s’est donc pas effondré.

Ce constat ne doit cependant pas nous exonérer d’une analyse lucide.

La création de l’euro aurait logiquement dû s’accompagner d’une convergence voire d’une harmonisation sociale et fiscale. Les clivages politiques et idéologiques n’y ont guère aidé : une droite qui veut réduire l’Europe à une zone de libre-échange et une gauche favorable à des approches plus fédérales, mais handicapée sur la gauche de sa gauche par des tenants d’une Europe du grand soir aussi peu souhaitable que réalisable.

Le problème des dettes publiques abyssales doit également être résolu et ne saurait se satisfaire d’une simple contraction mécanique des dépenses qui menace le retour d’une croissance solide. Le lancement d’euro-obligations constitue à cet égard l’une des solutions envisageables car un tel instrument – un puissant marché obligataire sous contrôle communautaire –, empêcherait les marchés de jouer les États de la zone euro les uns contre les autres. Rejet pavlovien de Merkel et moue française mais soutien des sociaux-démocrates allemands...

Alors l’Europe va-t-elle progresser comme elle le fait si souvent ? Dans la crise ? Le trio Sarkozy-Merkel-Cameron oblige toutefois à tempérer un optimisme pourtant modéré.

vendredi 17 décembre 2010

Toutésoncontrard

Paris, Palais Bourbon, sortie d’hémicycle, salle des quatre colonnes.
Les journalistes sont à l’affût des quelques amuseurs publics qui lâcheront un bon mot pour le journal de 20 heures. Côté PS, il n’y en a plus et depuis longtemps. Il fallait en effet se rendre au Sénat pour écouter Mélenchon. Mais ce dernier a choisi de monter son propre orchestre pour jouer du Marx et pas tendance Groucho. Côté communiste, il reste le bon Maxime Gremetz mais son répertoire relève souvent de l’almanach Vermot. La note de la petite musique communiste s'est en effet dégradée à mesure que son audience dans l'opinion déclinait inexorablement. Il y a également l’incontournable Noël Mamère, mais à répéter toujours les mêmes rengaines il finit par se plagier lui-même. Et puis enfin, last but not least, Toutésoncontrard, comme disent les journalistes, c'est-à-dire François Goulard. Celui qui adore critiquer le gouvernement, ses méthodes et même le texte qui vient d’être adopté en séance alors qu’il a voté pour. Il est vrai qu'il a fait de la contradiction son fonds de commerce, lui l’ultralibéral fervent défenseur du marché mais « allié » au gaulliste étatique Villepin...

À Paris, François Goulard ne dit pas ce qu’il fait. À Vannes, c’est le contraire : il ne fait pas ce qu’il dit. Quelques exemples éclairants ? Nouvelle Coutume, la bien mal nommée. Ce vieux projet que les commerçants du centre de Vannes désespèrent de voir enfin prendre corps quand, dans le même temps, le maire s’acharne à développer les zones commerciales périphériques. Dernier lapin sorti du chapeau par l’illusionniste pour calmer les commerçants, le projet d’extension du secteur sauvegardé qui pourrait bien finir en promesse historique. Et il y a encore la candidature aux cantonales sur Vannes Ouest justifiée par des arguments implacables, un attachement viscéral aux îles... Pour se recaler ensuite sur Vannes Centre avec un motif absolument imparable : « parce que c’est plus simple ! ».

Si ce roi du camouflage est élu en mars prochain, il abandonnera probablement son fauteuil de maire pour cause de cumul de mandat, lui qui a déjà multiplié les tours de passe-passe lorsqu'il est entré dans les gouvernements du président Chirac, lui qui a déclaré qu'il serait aisé de trouver un successeur à la mairie... Circulez, il n'y a rien à voir.... Alors les électeurs s’interrogent d’autant que François Goulard, qui n’a pas pris modestie en première langue, envisage la présidence du Conseil général pour son retour au sein de l'assemblée départementale, après l'avoir quittée en 2001 en cours de mandat pour cause de... cumul des mandats !

La seule solution pour mettre un terme à ces incessantes volte-face : voter pour la gauche rassemblée dès le 20 mars 2011, celle de la justice sociale et de l'écologie responsable qui défend une autre politique, proche du citoyen, éprise de solidarité, promotrice du développement partagé
.

mercredi 1 décembre 2010

A quoi sert un conseil général ,

Un Conseil général agit tous les jours pour les habitants et les entreprises du département.
Savez-vous précisément ce qu'il fait pour vous ?

Un département est une collectivité territoriale, comme une région ou une commune. Notre département est administré par le Conseil général du Morbihan :
* une assemblée départementale, composée de 42 conseillers généraux élus pour 6 ans, qui fixent le cadre des politiques départementales et votent le budget ; ils se réunissent 4 fois par an au minimum, en séances plénières ;
En mars 2011 la moitié des conseillers généraux seront renouvelés (Elections dites cantonales), dont ceux de Vannes-Ouest et de Vannes-Centre
* des services départementaux, soit environ 2 700 personnes, répartis sur l'ensemble du département pour préparer et exécuter les décisions prises par l'assemblée départementale.

Un Conseil général est donc à la fois un lieu de décision et d'action politique, et un ensemble de services publics départementaux.
Au quotidien, votre Conseil général vous accompagne, directement ou indirectement, dans presque tous les aspects de la vie : enfance, scolarité, études, loisirs, sports, emploi, activité professionnelle, santé, transport individuel et collectif, environnement…

Ses compétences obligatoires :
* Aide sociale
* Routes départementales * Transports routiers des voyageurs
* Transport maritime vers les îles
* Construction, entretien et fonctionnement des collèges publics
* Enseignement artistique
* Aménagement rural
* Médiathèque départementale * Archives départementales

Ses compétences facultatives :
Des politiques spécifiques sont déterminées par l'assemblée départementale pour améliorer le cadre et la qualité de vie des morbihannais dans les domaines suivants :
* Aménagement du territoire * Développement économique
* Tourisme * Cadre de vie et loisirs
Quelques données sur le budget du département du Morbihan :
* Recettes : 692 millions d'euros

*Dépenses : 692 millions d'euros dont 116 M€ (16,7%) pour le personnel , 58M€ (8,3%)pour la dette et les mouvements financiers. Donc 518 M€s personnel et dette/mouvements financiers

Action sociale : presque 40% du budget total, 52% des dépenses de fonctionnement (hors personnel et dette/mouvements financiers)


Nous constatons que « Les Solidarités et l’Action Sociale » représentent plus de la moitié du budget de fonctionnement (hors personnel), même si les autres départements bretons font encore mieux en ce domaine. Remarquons qu’environ un tiers des 2 700 agents départementaux travaillent dans le secteur de l’action sociale.
Ensuite viennent les routes et les collèges. Le budget des routes est particulièrement important . André Gall souhaite une réflexion de fond sur cette politique. Cela pourra-t-il continuer ainsi ? N’y a-t-il pas là une contradiction avec la volonté affichée de développement durable ?
Par contre un retard considérable a été pris en ce qui concerne la création de vraies pistes cyclables, sécurisées, qui seraient en outre très favorables au tourisme.
   
Tout ce qui précède montre bien que les politiques choisies et menées par le Conseil Général interviennent aux différentes périodes de la vie (petite enfance, scolarité au collège, vieillesse...) aussi bien que sur de nombreux aspects de la vie quotidienne ( RSA, logement, transports, lecture publique, environnement etc...).
L'élection cantonale est donc de première importance pour chacun des habitants du département.


Hervé Pellois et André Gall, conseillers généraux socialistes, émettent une critique globale qui tient au fonctionnement du Conseil général morbihannais. Les dossiers et documents établis par les services avant les commissions ou les sessions plénières, souvent volumineux, arrivent trop peu de temps avant leur examen. Ils ne sont pas ou très peu discutés au préalable avec les élus. Ils ne sont pas réellement amendables lors des votes. Les décisions sont en réalité prises par un cercle trop restreint : Président, Vice-Présidents et hauts responsables administratifs. Le problème de la place des élus face à la technostructure, ainsi que le mode de relations, est posé.
Ils estiment que le Morbihan fonctionne à la «limite inférieure» de la démocratie. Serait-ce un lointain héritage de la "période Marcellin" ?

Une majorité de gauche devra remédier à cet état de fait, donner toute sa place au débat, à la transparence des choix et des décisions.
Et cela d'autant plus que la réforme territoriale qui vient d'être votée, en réduisant les ressources propres des départements, en augmentant la part relative des dotations d'Etat, diminuera leur autonomie financière et accentuera la baisse des investissements, déjà sensible en 2009 et 2010.
Sur le plan des dépenses de fonctionnement il faudra définir des priorités draconiennes : il est à craindre que les aides aux communes et aux associations culturelles et sportives en fassent largement les frais.