vendredi 31 décembre 2010

jeudi 30 décembre 2010

€ : CASSER LE THERMOMETRE ?


Dans cette période de crise, les habituels pourfendeurs de l’Europe reviennent sur le devant de la scène : ils veulent le retour à notre monnaie nationale, le Franc. Objectif : rendre notre économie plus compétitive grâce au levier magique de la dévaluation compétitive qui est à l’économie ce que l’huile de foie de morue est à la médecine. Ces chevaliers de l’apocalypse communautaire prétendent ainsi régler le problème de fond d’une économie mondiale aux prises avec un capitalisme financier qu’à l’évidence personne ne maîtrise en se contentant de casser le thermomètre, c'est-à-dire l’euro. Et sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, la comparaison entre la France et l’Allemagne demeure particulièrement instructive.

En 1960, le Franc et le Mark étaient à parité. Au 1er janvier 2002, à l’arrivée de l’euro, celui-ci valait 1.95583 Mark et 6.55957 Francs. Ainsi, là où en 1960 on achetait 1 Mark avec 1 Franc, au 31 décembre 2001 il fallait désormais 3.35 Francs pour acheter 1 Mark. Et la France qui a usé et abusé de ces dévaluations compétitives s’est retrouvée à la remorque d’une Allemagne qui s’est bien gardé de ce remède à la docteur Knock. Rappelons quand même qu’à la naissance de l’euro, celui-ci valait 1.17 dollar et qu’après avoir atteint des sommets à 1.50, sa valeur demeure supérieure à 1.30 dollar. L’euro ne s’est donc pas effondré.

Ce constat ne doit cependant pas nous exonérer d’une analyse lucide.

La création de l’euro aurait logiquement dû s’accompagner d’une convergence voire d’une harmonisation sociale et fiscale. Les clivages politiques et idéologiques n’y ont guère aidé : une droite qui veut réduire l’Europe à une zone de libre-échange et une gauche favorable à des approches plus fédérales, mais handicapée sur la gauche de sa gauche par des tenants d’une Europe du grand soir aussi peu souhaitable que réalisable.

Le problème des dettes publiques abyssales doit également être résolu et ne saurait se satisfaire d’une simple contraction mécanique des dépenses qui menace le retour d’une croissance solide. Le lancement d’euro-obligations constitue à cet égard l’une des solutions envisageables car un tel instrument – un puissant marché obligataire sous contrôle communautaire –, empêcherait les marchés de jouer les États de la zone euro les uns contre les autres. Rejet pavlovien de Merkel et moue française mais soutien des sociaux-démocrates allemands...

Alors l’Europe va-t-elle progresser comme elle le fait si souvent ? Dans la crise ? Le trio Sarkozy-Merkel-Cameron oblige toutefois à tempérer un optimisme pourtant modéré.

vendredi 17 décembre 2010

Toutésoncontrard

Paris, Palais Bourbon, sortie d’hémicycle, salle des quatre colonnes.
Les journalistes sont à l’affût des quelques amuseurs publics qui lâcheront un bon mot pour le journal de 20 heures. Côté PS, il n’y en a plus et depuis longtemps. Il fallait en effet se rendre au Sénat pour écouter Mélenchon. Mais ce dernier a choisi de monter son propre orchestre pour jouer du Marx et pas tendance Groucho. Côté communiste, il reste le bon Maxime Gremetz mais son répertoire relève souvent de l’almanach Vermot. La note de la petite musique communiste s'est en effet dégradée à mesure que son audience dans l'opinion déclinait inexorablement. Il y a également l’incontournable Noël Mamère, mais à répéter toujours les mêmes rengaines il finit par se plagier lui-même. Et puis enfin, last but not least, Toutésoncontrard, comme disent les journalistes, c'est-à-dire François Goulard. Celui qui adore critiquer le gouvernement, ses méthodes et même le texte qui vient d’être adopté en séance alors qu’il a voté pour. Il est vrai qu'il a fait de la contradiction son fonds de commerce, lui l’ultralibéral fervent défenseur du marché mais « allié » au gaulliste étatique Villepin...

À Paris, François Goulard ne dit pas ce qu’il fait. À Vannes, c’est le contraire : il ne fait pas ce qu’il dit. Quelques exemples éclairants ? Nouvelle Coutume, la bien mal nommée. Ce vieux projet que les commerçants du centre de Vannes désespèrent de voir enfin prendre corps quand, dans le même temps, le maire s’acharne à développer les zones commerciales périphériques. Dernier lapin sorti du chapeau par l’illusionniste pour calmer les commerçants, le projet d’extension du secteur sauvegardé qui pourrait bien finir en promesse historique. Et il y a encore la candidature aux cantonales sur Vannes Ouest justifiée par des arguments implacables, un attachement viscéral aux îles... Pour se recaler ensuite sur Vannes Centre avec un motif absolument imparable : « parce que c’est plus simple ! ».

Si ce roi du camouflage est élu en mars prochain, il abandonnera probablement son fauteuil de maire pour cause de cumul de mandat, lui qui a déjà multiplié les tours de passe-passe lorsqu'il est entré dans les gouvernements du président Chirac, lui qui a déclaré qu'il serait aisé de trouver un successeur à la mairie... Circulez, il n'y a rien à voir.... Alors les électeurs s’interrogent d’autant que François Goulard, qui n’a pas pris modestie en première langue, envisage la présidence du Conseil général pour son retour au sein de l'assemblée départementale, après l'avoir quittée en 2001 en cours de mandat pour cause de... cumul des mandats !

La seule solution pour mettre un terme à ces incessantes volte-face : voter pour la gauche rassemblée dès le 20 mars 2011, celle de la justice sociale et de l'écologie responsable qui défend une autre politique, proche du citoyen, éprise de solidarité, promotrice du développement partagé
.

mercredi 1 décembre 2010

A quoi sert un conseil général ,

Un Conseil général agit tous les jours pour les habitants et les entreprises du département.
Savez-vous précisément ce qu'il fait pour vous ?

Un département est une collectivité territoriale, comme une région ou une commune. Notre département est administré par le Conseil général du Morbihan :
* une assemblée départementale, composée de 42 conseillers généraux élus pour 6 ans, qui fixent le cadre des politiques départementales et votent le budget ; ils se réunissent 4 fois par an au minimum, en séances plénières ;
En mars 2011 la moitié des conseillers généraux seront renouvelés (Elections dites cantonales), dont ceux de Vannes-Ouest et de Vannes-Centre
* des services départementaux, soit environ 2 700 personnes, répartis sur l'ensemble du département pour préparer et exécuter les décisions prises par l'assemblée départementale.

Un Conseil général est donc à la fois un lieu de décision et d'action politique, et un ensemble de services publics départementaux.
Au quotidien, votre Conseil général vous accompagne, directement ou indirectement, dans presque tous les aspects de la vie : enfance, scolarité, études, loisirs, sports, emploi, activité professionnelle, santé, transport individuel et collectif, environnement…

Ses compétences obligatoires :
* Aide sociale
* Routes départementales * Transports routiers des voyageurs
* Transport maritime vers les îles
* Construction, entretien et fonctionnement des collèges publics
* Enseignement artistique
* Aménagement rural
* Médiathèque départementale * Archives départementales

Ses compétences facultatives :
Des politiques spécifiques sont déterminées par l'assemblée départementale pour améliorer le cadre et la qualité de vie des morbihannais dans les domaines suivants :
* Aménagement du territoire * Développement économique
* Tourisme * Cadre de vie et loisirs
Quelques données sur le budget du département du Morbihan :
* Recettes : 692 millions d'euros

*Dépenses : 692 millions d'euros dont 116 M€ (16,7%) pour le personnel , 58M€ (8,3%)pour la dette et les mouvements financiers. Donc 518 M€s personnel et dette/mouvements financiers

Action sociale : presque 40% du budget total, 52% des dépenses de fonctionnement (hors personnel et dette/mouvements financiers)


Nous constatons que « Les Solidarités et l’Action Sociale » représentent plus de la moitié du budget de fonctionnement (hors personnel), même si les autres départements bretons font encore mieux en ce domaine. Remarquons qu’environ un tiers des 2 700 agents départementaux travaillent dans le secteur de l’action sociale.
Ensuite viennent les routes et les collèges. Le budget des routes est particulièrement important . André Gall souhaite une réflexion de fond sur cette politique. Cela pourra-t-il continuer ainsi ? N’y a-t-il pas là une contradiction avec la volonté affichée de développement durable ?
Par contre un retard considérable a été pris en ce qui concerne la création de vraies pistes cyclables, sécurisées, qui seraient en outre très favorables au tourisme.
   
Tout ce qui précède montre bien que les politiques choisies et menées par le Conseil Général interviennent aux différentes périodes de la vie (petite enfance, scolarité au collège, vieillesse...) aussi bien que sur de nombreux aspects de la vie quotidienne ( RSA, logement, transports, lecture publique, environnement etc...).
L'élection cantonale est donc de première importance pour chacun des habitants du département.


Hervé Pellois et André Gall, conseillers généraux socialistes, émettent une critique globale qui tient au fonctionnement du Conseil général morbihannais. Les dossiers et documents établis par les services avant les commissions ou les sessions plénières, souvent volumineux, arrivent trop peu de temps avant leur examen. Ils ne sont pas ou très peu discutés au préalable avec les élus. Ils ne sont pas réellement amendables lors des votes. Les décisions sont en réalité prises par un cercle trop restreint : Président, Vice-Présidents et hauts responsables administratifs. Le problème de la place des élus face à la technostructure, ainsi que le mode de relations, est posé.
Ils estiment que le Morbihan fonctionne à la «limite inférieure» de la démocratie. Serait-ce un lointain héritage de la "période Marcellin" ?

Une majorité de gauche devra remédier à cet état de fait, donner toute sa place au débat, à la transparence des choix et des décisions.
Et cela d'autant plus que la réforme territoriale qui vient d'être votée, en réduisant les ressources propres des départements, en augmentant la part relative des dotations d'Etat, diminuera leur autonomie financière et accentuera la baisse des investissements, déjà sensible en 2009 et 2010.
Sur le plan des dépenses de fonctionnement il faudra définir des priorités draconiennes : il est à craindre que les aides aux communes et aux associations culturelles et sportives en fassent largement les frais.

vendredi 19 novembre 2010

GOULARD OU NULLE PART AILLEURS

Le François est décidément farceur. Il critique le budget du gouvernement mais le vote. Il dénonce la gestion désastreuse du dossier retraite mais le vote. Il est UMP mais le porte-voix de Monsieur de Villepin, excès et envolées comprises. Il est favorable au Parc Naturel Régional du Golfe mais appelle à voter contre après maintes manœuvres politiciennes et dilatoires.

La dernière de ce grand farceur au profil de girouette vient de sortir. Après moult arguments justifiant le bien fondé de sa candidature aux cantonales sur Vannes ouest, ce qui avait surpris les observateurs lors de son annonce il y a précisément un mois, voilà que notre Edgar Faure local, toutes proportions gardées par respect pour le bon Edgar, voilà donc qu’il décide de revenir sur le canton de Vannes centre.

Et la presse, faisant son métier, se perd en conjectures. Dérobade face à l’Arradonais André Gall, candidat socialiste sortant sur Vannes ouest, avec repli stratégique sous les cieux plus tranquilles ( ?) de Vannes centre ? Dissension au sein de l’UMP morbihannaise qui n’entend pas laisser le François semer la zizanie hors du strict périmètre de la ville de Vannes ?

Autre hypothèse selon une source proche du dossier. La réunion de la majorité municipale appelée à trancher entre les trois concurrents de droite briguant Vannes centre a tourné au vinaigre au point que c’en était fait de cette majorité. Pour sauver les meubles ou ce qu’il en reste, le François a décidé de revenir sur Vannes centre, là où il avait été candidat et élu lors des cantonales en 1998 avant de déserter pour cause de cumul de mandats.

Dès lors la question était la suivante : quels prétextes allait-il inventer pour justifier son pas de tango ?

La réponse est tombée, limpide, incontestable et convaincante : « parce que c’est plus simple » a déclaré François Goulard au Mensuel du Golfe. Il prend vraiment l’électeur de Vannes pour Simplet.

samedi 6 novembre 2010

EN ATTENDANT BORLOO…

Grande est la tentation de s’inspirer du titre de cette pièce de Beckett « En attendant Godot » où deux personnages attendent vainement à un rendez vous l’arrivée d’un personnage mythique qui ne viendra jamais.

Alors Borloo, viendra ou viendra pas ? Qui donc aujourd’hui s’en soucie comme du maintien de Fillon nec varietur, de l’éclosion d’Harry Potter Baroin, de Lemaire dont le seul nom soupçonne le cumul de mandats même s’il ne manque pas de qualités, de MAM qui illustre, et tant mieux pour elle, combien il est plus facile d’être senior en politique qu’en tant que salarié ???

L’actualité est aujourd’hui à la mirifique signature des contrats avec la Chine. Ce que les dirigeants des entreprises gagnantes n’avaient pas réussi à finaliser, l’immense et vénéré président Sarkozy l’a fait à l’heure et au lieu où il l’avait décidé. Concernant Airbus au capital européen diversifié, il serait intéressant de savoir si l’allemande Merkel ou l’espagnol Zapatero, par exemple, ont signé, avec le même cérémonial, l’achat de ces même Airbus européens. Parce que le Chinois est bon commerçant. Il n’achète pas trois fois le même avion. Et pour signer de tels contrats dus au seul mérite de notre immense et vénéré président, ne venez surtout pas évoquer les droits de l’homme pour lesquels la France n'a de leçon à recevoir de personne !

Borloin, Filloo, Baron, contrats chinois, restaurant niçois, et la vie continue…

Ce matin, c’était la huitième manif sur les retraites. Il n’en faudrait pas une neuvième sinon on n’arrivera même pas à faire une équipe de foot alors qu’il est largement admis que cette réforme des retraites est injuste et en plus inefficace.

Ce matin justement, dans la manif et au-delà du dossier retraite, on était bien dans le réel. Deux candidats à la candidature PS pour les cantonales étaient là. André Gall pour Vannes ouest et Nicolas Le Quintrec pour Vannes centre.

François Goulard, qui dit tant de mal du dossier retraite à Paris, n’a malheureusement pas été vu dans la manif. Avis aux électeurs de Vannes ouest. Quant aux électeurs de Vannes centre, s’ils ont, par le plus grand des hasards, vu un des multiples candidats de droite dans le cortège, qu’ils nous le signalent. En attendant Godot, on leur offre un magnifique autocollant du PS.

dimanche 31 octobre 2010

ET MAINTENANT ?

La promulgation de la loi sur les retraites est annoncée pour le 15 novembre.

La messe serait donc dite…

Le grand prêtre tient sa réforme. Enfin pour lui serait-on tenté de dire, puisque toutes celles qu’il a imposées depuis son élection ont été systématiquement remises en cause : inefficaces, injustes, coûteuses, critiquées par Bruxelles et désormais par une majorité dont les calculs électoralistes prennent le pas sur l'impassible docilité.

La messe est-elle donc vraiment dite ?

Saisi par les parlementaires socialistes, le Conseil constitutionnel dispose d’un mois pour se prononcer sur la constitutionnalité des mesures gouvernementales, comme l’a rappelé son président Jean-Louis Debré, qui porte avec dévotion les reliques du gaullisme. Soit la fin du mois de novembre. Dans l’éventualité où des corrections devraient être apportées, cela exigera quelques nouvelles écritures, si bien que la messe serait dite à un moment proche de celle de minuit à Noël. Sarkozy en petit Jésus, entre l’âne et le bœuf, ce n’est sûrement pas ce dont il rêve. Sarkozy en Père Noël, les enfants eux-mêmes n’y croiront pas parce que sa hotte est vide. Il a déjà donné ses cadeaux. À ses amis.

Sarkozy pourra alors procéder au remaniement ministériel annoncé avant l’été. Un gouvernement démonétisé, en sursis pendant six mois, va donc laisser la place à une nouvelle équipe régénérée et conduite par un premier ministre surprise : Fillon puisque Borloo ne fait plus le plein.

En fait, Fillon, Borloo, ou n’importe quel autre, ça n’a guère d’importance. L’omni présidence ne peut qu’atteindre son paroxysme à l’approche des présidentielles. Un remaniement de Sarkozy par Sarkozy demeurerait à cet égard la seule option...

Et maintenant ?

La loi promulguée dans la douleur laissera des traces :
- les Français révoltés par l’injustice de la réforme et la brutalité de la méthode, s’ils n’ont pas la mémoire courte, sanctionneront la droite. Attention toutefois, car un vote sanction ne vaut pas adhésion à nos idées et nos valeurs. Il nous appartiendra donc de mobiliser et de rassembler avec un projet crédible et fédérateur, en gardant à l’esprit le champ de ruines laissé par l’UMP,
- au-delà du dossier lui-même, les Français ont voulu signifier combien importait la méthode de gouvernement. Il faudra nous en souvenir car la forme peut balayer le fond. Le cas Allègre doit justement nous rappeler à la prudence car à avoir voulu « dégraisser le mammouth » c’est le score du candidat Jospin qui s’en est trouvé allégé aux présidentielles de 2002,
- l’aggravation des tensions sociales au regard des cadeaux toujours plus nombreux consentis aux plus favorisés a réveillé un discours de l’ultragauche qui rend tout propos responsable presque inaudible. Cette difficulté, il nous faut d’ores et déjà l’intégrer pour dépasser le clivage mortifère entre gestion et idéal, entre gouvernement et opposition, entre réforme et révolution. C’est la condition pour gagner. Et pour durer.

jeudi 28 octobre 2010

AU PAS DE CHARGE, COMME D'HABITUDE !

Le Président de la République souhaitait sortir au plus vite du conflit sur la réforme des retraites qui lui empoisonne la vie depuis la rentrée.
Le lundi 25 octobre les membres UMP et centristes de la commission mixte paritaire (constituée de 7 sénateurs et 7 députés) ont élaboré un texte commun. A cette occasion les sénateurs de la majorité ont renoncé à certaines de leurs propres propositions, au profit de dispositions réclamées par le MEDEF !
Le mardi 26 le Sénat a voté la réforme.
Le mercredi 27, cela a été le tour de l'Assemblée Nationale.
Une affaire rondement menée, donc. Un passage en force.
Reste à promulguer la loi, après son examen par le Conseil constitutionnel.

L'intersyndicale a appelé à manifester le jeudi 28, avec une mobilisation très honorable compte tenu des circonstances (de l'ordre de 4000 participants à Vannes). Une nouvelle journée d'action est prévue pour le samedi 6 novembre.
Des grèves reconductibles, des actions de blocages, des manifestations de lycéens et d'étudiants se poursuivent.
L'Elysée espère que, peu à peu, ces mouvements vont se raréfier, puis cesser.

Mais l'harmonie et la paix sociale seront-elles pour autant rétablies ?
Le comportement du pouvoir dans ce dossier des retraites a grandement mis à mal le dialogue social dont Nicolas Sarkozy se targuait dans sa campagne de 2007 et au début de son quinquennat . Il en restera forcément des traces, des déceptions, des rancoeurs.

Par ailleurs quel avenir aura une loi injuste imposée dans de telles conditions : espérance de l'usure du mouvement, déni de réalité, mépris, condescendance ?
Extrayons ce court passage d'un très intéressant entretien de la philosophe Cynthia Fleury* avec Olivier Schmitt dans le Monde des 24/25 octobre :

"Gouverner, ce n'est pas pratiquer l'autoritarisme. Pour cela il y a les petits chefs, les petits tyrans qui n'ont rien à voir avec l'art de gouverner.
Diriger c'est conduire un peuple avec son assentiment vers des seuils que l'on considère comme des clés pour que la démocratie se renforce.
La réforme des retraites est un seuil monumental. C'est une réforme structurelle qui aurait demandé peut-être cinq ans de dialogue, la recherche d'un consensus avec les acteurs de l'opposition.
Or le gouvernement pratique une accélération délirante. Quand on entreprend une réforme, il faut toujours s'assurer du degré d'acceptation de cette réforme car, sinon, on travaille pour rien."

Gageons qu'il nous faudra tout reprendre dans peu d'années ...

*Professeur à l'Université Américaine de Paris. Enseigne également à Sciences Po Paris et à l'Ecole Polytechnique

lundi 18 octobre 2010

Retraites : Que propose le Parti Socialiste ?

En guise d'introduction, il faut dénoncer un mensonge parmi d’autres sur lequel le gouvernement a bâti sa réforme : le Français vieillit, il faut donc repousser l’âge de la retraite.
Or que disent les chiffres ?
L’INSEE, dans une étude de population par groupe d’âge indique que dans les 27 pays de l’Union européenne, la France est le pays qui a le plus fort pourcentage de moins de 20 ans avec 24,8% là où l’Allemagne est à 19,5% et la moyenne européenne à 22%.
La même étude indique que la France est à la moyenne européenne pour les 60 ans et plus avec 21,5% de la population là où notre voisin allemand est à 25,3%.
Quant à l’indice de fécondité, la France est aussi en tête avec un taux de 2 par rapport à l’Allemagne avec seulement 1,4 et une moyenne européenne de 1,5.
La conjugaison de ces trois éléments démontre très clairement que la démographie n’est en rien responsable de la situation des retraites en France.
Le règlement du problème retraite passe par son financement et des initiatives pour l’emploi. C’est le cœur de notre projet.

A - Le rapport du Conseil d'Orientation des Retraites (COR)

Dès sa parution, ce rapport a été instrumentalisé par le gouvernement et le MEDEF en exploitant des études statistiques sorties du contexte de l’étude.
Il démontre pourtant que la réforme exclusivement paramétrique du gouvernement (report de l’âge de retraite, allongement de la durée de cotisations) ne règle en rien le problème. Il insiste également sur le fait que « seul l’équilibre du système de retraite est considéré…Les coûts liés au fait que tous les assurés ne sont pas forcément en emploi s’ils liquident leur retraite plus tard (dépenses supplémentaires de chômage, d’invalidité, de maladie...) ne sont pas pris en compte ».

B - Nouveau cap et diversification


L’outil du financement
Notre projet met un terme au principe de refus de tout nouveau prélèvement, doctrine centrale de l’actuel gouvernement. Il sort de ces détestables pratiques d’exonérations de charges qui ont fortement dégradé l’équilibre des régimes de retraite : non-versement de charges sociales qui n’ont en rien répondu aux problématiques structurelles d’emploi mais ont trop souvent constitué un effet d’aubaine pour les employeurs, substituts de salaire (bonus, stock options) non soumis à cotisations, primes comme l’intéressement ou la participation n’entrant que partiellement dans l’assiette des cotisations, etc…

La diversification
Il ne s’agit nullement d’un saupoudrage comme l’a prétendu le gouvernement mais d’une multiplication des cibles de financement qui minimise les risques en les répartissant. C’est en même temps un juste retour des choses quand ceux qui (et très souvent les plus favorisés) ont échappé aux prélèvements reviennent à ce qui fonde la solidarité nationale.

C - Les piliers du projet


De nouvelles ressources
Pour assurer l'équilibre du système, il faut mobiliser 45 milliards d'euros.
1 - La mise à contribution des revenus du capital (19 milliards d’euros) dès 2010 (et 25 en 2025) :
-Augmentation des prélèvements sociaux sur les bonus et les stock-options (de 5% à 38%).
-Relèvement du forfait appliqué à l’intéressement et à la participation (de 4% à 20%).
-Application de la CSG sur les revenus du capital actuellement exonérés (en maintenant l’exonération sur les livrets d’épargne et les plus-values sur la résidence principale) et la remise en cause de la défiscalisation des plus-values sur les cessions de filiales.
- Augmentation de 0,5% de la taxation de la valeur ajoutée des entreprises, en exonérant les petites entreprises.

2. Une augmentation modérée et étalée dans le temps des cotisations patronales et salariales. De 2012 à 2021, une augmentation de 0,1 point de cotisation salariale et employeur chaque année (12 milliards d’euros en 2025)

3. Le Fonds de Réserve des Retraites, créé sous le gouvernement Jospin, sera alimenté de manière régulière, par la création d'une surtaxe de 15% de l'impôt sur les sociétés acquittée par les banques (3 milliards d’euros par an, avec un rendement de 4% soit 140 milliards d’euros en 2025).

L’emploi des seniors
La France se distingue par un taux d'emploi particulièrement faible des 55/64 ans (38% seulement).
Cinq orientations pour une véritable mobilisation collective :
1- Accompagner vraiment les salariés
Il s’agit à la fois de faire évoluer le salarié au mieux de ses aspirations et de ses moyens, de prévenir des tensions, d’engager de manière continue l’adaptation des postes proposés au salarié, et de favoriser les plus de 45 ans.

2- Rendre obligatoire la négociation triennale de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans les entreprises de plus de 300 salariés.

3- Généraliser les dispositifs de tutorat ou binômes en entreprise, favoriser les départs en retraite progressive, aménager les conditions de travail des plus de 55 ans en limitant ou supprimant le travail de nuit et les tâches physiques, en augmentant les temps de pause.

4- Engager ces changements par un mécanisme de bonus-malus, par exemple la modulation de 1 point de cotisation patronale en fonction de la part de seniors parmi les salariés.

La retraite choisie
1- Maintenir l'âge légal de départ en retraite à 60 ans
Relever cet âge serait faire fi de l'inégalité d'espérance de vie à 60 ans entre ouvriers et cadres (7 ans). Sans résoudre la question du chômage des seniors, cela ne reviendrait qu'à transformer des retraités en chômeurs et à baisser le niveau de leur pension. C'est une garantie pour ceux qui ont atteint leur durée de cotisation ; c'est une protection pour les salariés usés par le travail et qui souhaitent partir ; et c'est une liberté de choix pour tous les Français.

2. Des choix individuels dans le cadre de garanties collectives.
-Pour les nouvelles générations : un compte temps qui décloisonne les trois temps de la vie (le temps de la formation, le temps du travail, le temps de la retraite), et qui permette à chacun de faire de vrais choix (année sabbatique, reprise d'études, réduction progressive de son temps de travail).
- Prendre en compte les années de formation et les stages.
- Inciter ceux qui le peuvent et le souhaitent à travailler plus longtemps.

3. Pérenniser notre système au-delà de 2025
Les mesures que nous proposons (nouvelles ressources, abondement du fonds de réserve des retraites, ré-haussement du taux d’emploi des seniors et retraite choisie) assurent le financement du système jusqu’en 2025 et sa pérennité au-delà. Il est proposé des points d’étape réguliers tous les cinq ans avec les partenaires sociaux et une clause de rendez-vous global sur le système des retraites en 2025.

4. Un socle de droits communs dans le public et le privé
Les principes mis en avant doivent s'appliquer à l'ensemble des salariés, du secteur public comme du secteur privé. Ce travail sera confié à une «commission pour le rapprochement des régimes».

La pénibilité
La prise en compte de l’espérance de vie en bonne santé est un critère qui désormais s’impose au regard de la justice sociale.
La loi Fillon d’août 2003 prévoyait l’ouverture de négociations sur la pénibilité. Mais la loi promise alors par le gouvernement n’a jamais vu le jour.
Toute période de travail pénible (travail de nuit, travail à la chaîne, port de charges lourdes, travail dans le bâtiment...) doit bénéficier d'une majoration des annuités permettant de partir plus tôt à la retraite. Par exemple, un salarié bénéficiant d'une majoration pour pénibilité de 10% pendant la moitié de sa carrière pourrait partir deux ans plus tôt avec une retraite complète.
Nous proposons de consacrer au financement de la pénibilité et à la revalorisation des petites retraites une enveloppe, qui pourrait être de l'ordre de 5 milliards d'euros.

Contrairement à ce qu'affirment le gouvernement et sa majorité, le Parti Socialiste propose donc un projet de réforme des retraites juste dans ses mesures d'âge, juste, équilibré et durable dans son financement.

mercredi 13 octobre 2010

« Lorsqu’il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit » Nicolas Sarkozy en 2008

A Vannes, conformément à la tendance nationale, la mobilisation s'est encore renforcée. Les manifestants entendaient certainement montrer leur profond désaccord avec un gouvernement qui continue de servir ostensiblement les plus privilégiés de ses électeurs, un gouvernement arrogant dont les ministres gaspillent l'argent public à des fins personnelles.
Mais pour la première fois, lors de ce quatrième mouvement social d'ampleur depuis la rentrée, la revendication d'une retraite juste et équitable a réuni toutes les couches de la société, jeunes, actifs et retraités.
Le gouvernement, ou plutôt celui qui en tient lieu, Sarkozy, devrait prendre la juste mesure de ce mécontentement. Mais la réponse a déjà fusé par la voix de Fillon, son « collaborateur », qui a exclu toute nouvelle concession devant les députés.

Tous les ingrédients d'une situation de blocage potentiellement explosive sont désormais réunis : stratégie du pourrissement pour Sarkozy, syndicats fortement légitimés dans leur action et donc peu enclins à baisser la garde, jeunes qui entrent dans l’action, grèves reconduites localement, raffineries bloquées…
Sarkozy campe sur sa position en privilégiant la seule politique qu’il connaisse : la politique du pire (ne s’est-on pas mis la communauté internationale à dos pour une sinistre affaire de politique intérieure, les Roms) car cet homme est prêt à tout pour imposer sa volonté.
Quoi qu'il en coûte pour les victimes de son acharnement idéologique, quoi qu'il advienne d'institutions républicaines décrédibilisées, condamnées à réciter, une nouvelle fois, la fable des trois petits singes.
Les prochains jours vont être décisifs pour l'avenir et le climat social dans notre pays. C’est avec beaucoup de gravité qu’il faut le dire car il n’y a pas plus risqué qu’une radicalisation qui débouche sur l’irrationnel, l’immaîtrisable.

Une nouvelle fois, le Parti Socialiste, pleinement dans son rôle et conformément à ses idéaux et son projet de réforme alternatif, appelle donc solennellement le gouvernement à faire preuve de responsabilité en prenant des initiatives constructives qui répondront aux attentes citoyennes et abaisseront les tensions.

En un mot, faire ce à quoi il s’est refusé jusqu’à ce jour : négocier !

vendredi 8 octobre 2010

"Le Vatican combien de divisions ?"

C’est ce qu’aurait répondu Staline à Winston Churchill qui lui demandait de respecter les libertés religieuses dans l'Europe centrale que l'Armée Rouge occupait.

On peut à nouveau se poser la question quand notre Président se rend pour la troisième fois de son quinquennat au Vatican.

Le Saint Siège détiendrait-il des armes de destruction massive qui nécessitent de déployer toute la puissance et l’intelligence diplomatique de la France pour ne pas sombrer à nouveau dans l’équilibre de la terreur ? Jusqu’à plus ample informé, la force spirituelle est encore une des seules armes en action au Vatican.

Le Saint-Siège, qui certes ne manque pas de moyens, serait-il l’acteur clé qu’il convient de rencontrer sur les sujets financiers avant que notre Président prenne la tête du G20 ? Un miracle est toujours possible avec l’Eglise, mais il est permis de douter que le désordre financier mondial se résolve dans la Chapelle Sixtine.

Quel est donc le sujet majeur qui conduit notre Président pour la troisième fois place Saint Pierre ?

Le blog de la section PS de Vannes a pu recueillir les propos qu’il a tenus au Pape :

« Très Saint Père, je suis venu à Rome à cause des Roms.
Ma cote de popularité était médiocre mais elle a dévissé sur un malentendu. Croyant que ces braves gens s’étaient égarés, j’ai mis à leur disposition des avions pour qu’ils puissent retourner chez eux.
La Gauche malintentionnée, comme toujours, m’a fait un vilain procès d’intention. D’ailleurs gauche en latin se dit sinistra, c’est bien la preuve Très Saint Père.
Pour raccompagner ces gens à leur domicile dans les meilleures conditions, j’étais allé jusqu’à recruter un homme de gauche, le père Besson à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession.
Et puis un de vos collègues à Paris dont vous êtes pourtant le chef a critiqué ma bonne action. Puis un autre moins gradé, a souhaité que j’aie une crise cardiaque. Je ne l’ai pas eu heureusement mais ma cote a dévissé et ça me fait mal. Et maintenant vos ouailles me regardent de travers.
Alors, Très Saint Père, j’ai une faveur toute simple à solliciter : j’ai prévu une petite fête au Fouquet’s un soir de mai 2012 et pour qu’elle soit réussie, il faudrait que j’ai une belle cote sinon je vais me retrouver tout seul à moins que Carla accepte encore de venir avec moi.
J’ai donc besoin d’une bonne recette de prières et que vous disiez du bien, mais vraiment beaucoup de bien de moi à vos ouailles ».
Le Pape croisa les mains, ferma les yeux puis après une longue minute de recueillement, il dit : « Nicolas, mon fils,… »
C’est là que le système d’écoute du blog de la section PS de Vannes fut brouillé.

samedi 2 octobre 2010

Malgré la pluie, encore une manifestation bien suivie

Si la pluie du matin n'arrête pas le pèlerin, elle n'arrête pas non plus les citoyens qui entendent exprimer leur rejet d'un projet de loi sur les retraites injuste dans ses choix et déséquilibré dans son financement.
Ce samedi matin, à Vannes, sous une pluie ininterrompue, 10 000 personnes (estimation syndicale) manifestent leur volonté d'être prises en considération, d'être enfin entendues : cela permet d'évaluer le degré d'exaspération atteint face à l'autisme du gouvernement.
En attendant une future refonte de la loi si les citoyens font confiance à la gauche en 2012, il faut absolument que le Sénat corrige à partir du 5 octobre les injustices les plus criantes, en particulier par des amendements plus favorables :
-pour les femmes ayant des carrières discontinues et incomplètes, souvent à cause des naissances et des soins apportés aux jeunes enfants. Elles ne s'imaginent pas travailler jusqu'à 67 ans pour obtenir le taux plein !
-pour les travailleurs aux carrières longues ou/et pénibles, usés bien avant 62 ans, -pour les seniors au chômage qui n'ont pas envie d'y rester deux ans de plus ...

Le projet de loi n'est que comptable. Il ne peut être accepté par tous ceux qu'il lèse ou lésera.
Une autre manifestation est prévue le 12 octobre. Il faudra encore accentuer la pression

mardi 28 septembre 2010

Arradon : conférence-débat sur la réforme territoriale

Le jeudi 23 septembre la fédération du Morbihan du PS et la section d'Arradon ont invité Edmond Hervé, sénateur d'Ille et Vilaine, pour parler du projet de réforme des collectivités territoriales. Environ 180 personnes ont participé à cette conférence-débat, dans la belle salle de La Lucarne.

Pascal Barret, secrétaire de la section d'Arradon, présente les différents intervenants et définit le thème de la soirée : une réforme voulue par le président de la République, qui s’attaque aux compétences des collectivités territoriales et au mode de désignation des élus, dont les arrières pensées comptables et politiciennes ne sont pas absentes.

Dominique Mourier, maire d'Arradon, prend ensuite la parole. Le projet de réforme suscite chez lui une série de questions, dues à un évident manque de précision, en particulier sur les compétences, les modes de financement, le devenir des financements croisés... Il résume sa pensée en une question unique : "Cette réforme est-elle nécessaire ?"

André Gall, conseiller général de Vannes-Ouest, présente les obligations qui incombent à un conseiller général "de base". Il énumère les 29 commissions, comités, conseils d'administration... auxquels il participe, en dehors bien entendu des sessions du Conseil Général.

Gildas Dréan, conseiller régional, siège dans plusieurs commissions dont celle des lycées (appels d'offres, qualité environnementale, présence dans quatre conseils d'établissement) celle de la politique agricole (SAFER en particulier), celle de la solidarité des hommes et des territoires (agence régionale de santé, prévention des conduites addictives et du suicide, qualité des logements sociaux, logement des jeunes et des travailleurs saisonniers, conventions avec l'ANRU...)

Pour ces deux élus, comme pour leurs collègues, la charge de travail est considérable, dans des domaines qui touchent le citoyen au quotidien.
Comment le conseiller territorial prévu par la réforme, qui siégera à la fois au conseil régional et au conseil régional, pourra-t-il l'assumer dans des conditions satisfaisantes ?

Edmond Hervé intervient ensuite.
Pourquoi cette réforme, voulue par le président de la République comme l'une des plus importantes de son quinquennat ? Les motivations apparaissent clairement dans les discours de Toulon (Septembre 2007) et de Saint Dizier (Octobre 2008), ainsi que dans un débat télévisé de février 2009.
Pour Nicolas Sarkozy il s'agit d'alléger les charges sociales et fiscales sur les entreprises, de réduire la dépense publique en diminuant les dépenses des collectivités territoriales, de réduire le nombre des niveaux du fameux "mille-feuille" et donc d'agir sur une prétendue "illisibilité" à cause de laquelle "On ne sait qui fait quoi !". Des thèmes populistes sont développés : trop d'élus, trop de fonctionnaires territoriaux, mauvaise gestion, saupoudrage et clientélisme, augmentations effrénées des impôts locaux etc...

Edmond Hervé reprend chaque point de l'argumentation.
-L'illisibilité du mille-feuille : l'Etat est le premier à faire appel aux collectivités locales pour financer des services souvent régaliens : gendarmerie, sécurité, relations extérieures, établissements scolaires etc... Les services déconcentrés de l'Etat sont en train de disparaître, comme la DDE. Leurs activités sont transférées aux collectivités (Exemple des permis de construire).

-Les dépenses : pour limiter la croissance des dépenses, souvent liée à des transferts de charges non financés, la réforme prévoit de serrer le garrot financier. La réforme de la taxe professionnelle, remplacée par la contribution économique territoriale, a pour conséquence un manque à gagner de 12 à 13 milliards d'euros en 2010 et de 4 à 6 milliards en régime de croisière. Des dotations de l'Etat doivent être versées, qui enlèveront aux collectivités un peu plus de leur liberté de gestion et de choix.

-La division annoncée du nombre d'élus par deux sera-t-elle effective ? Le Morbihan aura 43 conseillers territoriaux au lieu de 42 conseillers généraux, le conseil régional de Bretagne 190 membres au lieu de 83 !
Ces conseillers, qui siègeront dans les deux assemblées, seront élus sur un territoire, un canton nouvelle formule (La carte électorale est à redessiner) par un scrutin majoritaire à deux tours (Comme les députés actuels) avec une barre pour accéder au second tour de 12, 5 % des inscrits, ce qui est très élevé.

Avec un tel système la parité homme-femme sera très difficile à mettre en oeuvre, contrairement au scrutin actuel de liste à la proportionnelle.
Le mode d'élection devait faire l'objet d'une loi. Ce n'est plus le cas. Le problème est réglé par un simple amendement.

-Les compétences : Aucune loi spécifique ne les définit. Les communes devraient garder la clause de compétence générale, qu'elles possèdent depuis 1884, et qui s'applique naturellement à ce niveau.
Les départements et les régions perdraient cette clause de compétence générale. Pour ces échelons, il est prévu des "blocs de compétences exclusifs", exclusifs étant le mot important. Si pour une raison ou une autre un échelon n'assume pas l'une des compétences du bloc, un autre échelon ne pourra l'exercer à sa place ! Il y aura blocage, au détriment des citoyens concernés.
Cela paraît tellement inapplicable que des exceptions ont été prévues pour la culture, le sport, le tourisme, la coopération décentralisée. Tout cela donne une forte impression d'improvisation...

La réforme a été votée par le Sénat, avec certaines modifications (par une faible majorité, seulement 166 voix contre 160 !) L'Assemblée Nationale rétablit le texte initial voulu par N. Sarkozy, et vote en deuxième lecture le 28 septembre. Elle a le dernier mot, c'est la règle.

Edmond Hervé conclut : Le Président de la République veut aller très vite, pour cette réforme comme pour les autres. Elle doit s'appliquer dès 2014. Elle institue un coup d'arrêt à la décentralisation, constitue en fait une contre-réforme, une véritable re-centralisation. Le fait que la gauche "gouverne" 21 régions sur 22 en métropole, qu'elle est majoritaire dans nombre de départements et de villes, n'est sûrement pas étranger à sa mise en oeuvre...
Non seulement cette réforme n'est pas nécessaire, elle est néfaste.
Le PS s'engage, si la gauche l'emporte en 2012, à la supprimer, et à poursuivre la décentralisation, une vraie décentralisation, voie de modernisation de l'Etat pour qu'il fasse bien ce qu'il doit faire, car il ne peut tout faire.

La soirée se termine par une série de questions-réponses, qui permettent d'apporter des précisions sur tel ou tel aspect particulier ce cette vaste question.

lundi 27 septembre 2010

PROGRAMME REGIONAL DE SANTE ENVIRONNEMENT

Lancement de la consultation
Le mardi 14 septembre, à 17h, la Région Bretagne (représentée par Béatrice Le Marre, conseillère régionale déléguée au logement et à la santé, présidente de la commission Solidarités, Anne Camus, conseillère régionale), l’Agence régionale de santé et la Préfecture ont procédé au lancement de la consultation sur le programme régional santé environnement 2 (2011-2015).

Le programme régional de santé environnement 2 (PRSE) 2011-2015 a été conçu pour répondre aux enjeux actuels de santé environnement en Bretagne. Du 15 septembre au 10 novembre 2010, il est soumis pour avis aux différents acteurs locaux de la santé environnement (présidents de conseils généraux, présidents de pays, maires, acteurs institutionnels, chambres consulaires, associations et grand public) qui sont invités à transmettre leurs observations et propositions.
Instauré par la loi de santé publique du 9 août 2004, puis conforté par le Grenelle de l’environnement et la Loi Hôpital, Patients, Santé, Territoire, le PRSE se veut être le document de référence, partagé par l’ensemble des acteurs et de la population, sur les priorités relatives aux relations entre la santé et l’environnement en Bretagne. Il doit donc inspirer les autres plans de santé ou d’environnement qui interagissent avec lui.
Il doit également contribuer à construire une culture santé environnement au sein de la région, en étant initiateur d’échanges, de réflexions et d’actions sur les préoccupations de santé environnement. Enfin, de par l’intégration des aspects de qualité de vie et de renforcement de la capacité d’action des personnes, le PRSE Bretagne est profondément ancré dans la promotion de la santé telle que la définit l’organisation mondiale de la santé .


Une large concertation en amont
Le projet de PRSE résulte d’un important travail de concertation et de co-construction avec les différents partenaires [Services de l’Etat, DREAL (1), DIRECCTE (2), DRAAF (3), ARS (4), associations, représentants du monde économique…], sous la présidence conjointe du Président du Conseil régional, du Préfet de région et du Directeur général de l’agence régionale de santé.
Préalablement à la formalisation du programme, se sont déroulées plusieurs réunions d’ateliers thématiques. Le document de synthèse qui en a résulté a ensuite fait l’objet d’une consultation par l’intermédiaire d’une enquête en ligne et de réunions départementales, ce qui a permis d’affiner la définition des enjeux et les pistes d’actions proposées..


La forte implication de la Région
Si la Région Bretagne a participé de façon importante aux travaux d’élaboration du PRSE 2, elle a également accepté de lancer conjointement, avec la Préfecture de région et l’Agence régionale de santé, la consultation qui en précède la finalisation. Elle trouve en effet un intérêt, au regard de son propre engagement sur les questions environnementales et de santé, à ce que ce programme soit fortement relayé et débattu au sein de la population bretonne.


(1) Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement
(2) Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation du travail et de l’emploi
(3) Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt.
(4) Agence régionale de santé
 

jeudi 23 septembre 2010

" Manifestation monstre dans les rues pour la retraite "

ou L’histoire des trois singes de l’Elysée

Vannes a réussi une mobilisation au moins identique à celle du 7 septembre et Ouest France ne s’y est pas trompé en titrant sur son site internet : «Vannes : manifestation monstre dans les rues pour la retraite ».
Les citoyens du Pays de Vannes, pourtant peu enclins traditionnellement à descendre dans la rue, ont décidé de confirmer et de ne rien céder face à un pouvoir méprisant et si éloigné des préoccupations de Français. Ils ne supportent plus cette caste qui n’a d’autre préoccupation que privilégier son clan aux dépens de la majorité, essence même de ce qui constitue la démocratie. Sans doute aussi ne supportent-ils plus cette politique du bouc émissaire qui nous rend ridicule aux yeux du monde, ces comportements agressifs et mensongers à l’égard de l’Europe et de nos plus proches voisins.

Ce n’est malheureusement que le début de ce qui risque d’être un détestable crescendo vers l’élection présidentielle de 2012.

Mais pourquoi donc l’histoire des trois singes de l’Elysée ?

C’est ce symbole
asiatique représenté par trois singes, dont chacun se couvre une partie différente du visage avec les mains:
- le premier les yeux
parce qu’il ne veut pas voir ce qui pourrait poser problème,
- le deuxième les oreilles
parce qu’il ne veut pas entendre afin de pouvoir faire comme s’il ne savait pas,
- et le troisième la bouche
pour ne rien dire de ce qu’il sait.

Ce matin, le premier singe n’a rien vu comme d’habitude, le deuxième n’a rien entendu comme d’habitude mais, contrairement au symbole, le troisième a parlé comme d’habitude.

Et le troisième singe a dit, dès le milieu de la matinée alors que débutaient les manifestations, que la mobilisation subissait une « baisse sensible », signe que les Français « adhèrent davantage » aux idées du pouvoir.

Des trois singes, celui qui parle bien sûr, après avoir irrité le Pape, l’ONU, la Commission européenne, le Luxembourg, voilà qu’il va énerver le Vannetais.

mardi 21 septembre 2010

10ème UNIVERSITE DE BERDER : UN EXCELLENT CRU

Placée sous le thème de « Quel projet pour le Morbihan ? », cette 10èmè édition a été de l’avis général d’un remarquable niveau. Pour ce 10ème anniversaire, étaient au rendez-vous des intervenants qui ont placé cette université à un haut niveau de réflexion et des débats tant en ateliers qu’en séance plénière qui ont démontré l’intérêt manifesté par la centaine de participants pour le choix du thème général et ceux plus ciblés des ateliers. Et, c’est l’usage pour cette université de Berder, le soleil était bien là faisant de la pause déjeuner un beau moment d’échanges et de convivialité.

L’introduction matinale
L’ouverture très offensive de Paul Paboeuf (Président de Démocratie et Projet 56, maire de Questembert) sur le thème de l’avenir des collectivités locales face à la réforme territoriale façon Sarkozy a campé le décor de la journée. Combattre cette réforme mais susciter l’espérance en préparant « un projet crédible, enraciné dans la réalité, dans nos convictions et dans nos valeurs ».


Olivier Sire, Président de l’Université de Bretagne –Sud, a pris le relais. La démonstration a été faite de l’exigence d’interaction entre université d’une part et collectivités et réseaux d’autre part. Le succès de l’économie locale est en effet subordonné au développement d’une relation entre monde universitaire et territoires dans leurs travaux prospectifs. Il a aussi démontré combien le coût de formation d’un étudiant constituait un excellent investissement puisque ce même étudiant une fois en activité allait restituer trois fois ce coût via la fiscalité.

Les ateliers
Une synthèse des ateliers, trop longue pour être ici rapportée, sera proposée dans le Rappel du Morbihan. Ce qu’il convient de retenir toutefois c’est la participation équilibrée dans chacun des ateliers ce qui tend à démontrer la pertinence des thèmes choisis. Ce qu’il faut aussi rapporter, c’est la satisfaction des participants pour le temps suffisant accordé au débat qui a généré de la qualité dans son contenu.

La plénière
En introduction, Nicolas Le Quintrec, leader du groupe de la gauche vannetaise, a souligné la multitude de questions soulevées par une réforme mal préparée et ne répondant pas aux attentes et aux besoins mais ayant pour seul objectif une opération électoraliste.

Patrick Salez, expert des politiques territoriales à la Commission européenne, a rappelé que la Traité de Lisbonne a reconnu aux régions leur légitimité territoriale alliée à une nécessaire amélioration de la gouvernance nationale notamment en matière de solidarité. Vaste chantier en friche pour la France. Il a porté un regard sévère sur le projet de réforme façon Sarkozy : absence de décentralisation, absence de règle de répartition des pouvoirs, absence de réflexion sur la fiscalité. Il a dénoncé l’approche purement mécaniste de cette réforme trahissant notamment une crise réelle de gouvernance. Il a par contre insisté sur le nécessaire renforcement de l’intercommunalité, sur la liaison du couple région/département, sur la clarification des compétences préalable à toute réforme Dans sa conclusion, il a souligné qu’en Europe le constat était incontournable : décentralisation et efficacité étaient intimement liées.

Odette Herviaux, sénatrice du Morbihan, a vivement critiqué la réforme telle qu’envisagée par Sarkozy : état des lieux en forme de mensonges et falsifications, absence de concertation, pratique partisane des institutions, réforme recentralisatrice, esprit électoraliste à contretemps des dynamiques européennes, fragile autonomie financière en voie de disparition, accroissement des inégalités territoriales… Elle a développé les propositions des sénateurs PS pour plus de démocratie et de décentralisation. Elle a enfin justement rappelé les quinze propositions du PS en la matière.

Les interventions politiques de clôture
C’est une belle brochette de responsables politiques qui a conclu cette université : Gwendal Rouillard, premier secrétaire fédéral et vice-président de Cap L’Orient, Hervé Pellois, président du groupe de gauche au Conseil général et maire de Saint-Avé, Jean-Yves Le Drian, président de la région Bretagne et Laurent Beauvais président de la région Basse-Normandie. Il faut bien sûr retenir la complémentarité des points de vue sur les enjeux territoriaux et la nécessaire solidarité qui doit les animer. Il a aussi été rappelé que les élections cantonales constituaient notre plus proche horizon et qu’Hervé Pellois allait être au centre du dispositif notamment lors des forums participatifs organisés en octobre, novembre et décembre prochains.


Jean-Paul Méheust
Section de Vannes.

lundi 20 septembre 2010

Manifestation du 23 septembre

Il faut faire aussi bien et même mieux que le 7 septembre !
Rendez-vous sur l'Esplanade du port de Vannes
à 10 heures

mardi 7 septembre 2010

Le 7 septembre : une très forte mobilisation, à Vannes comme partout

L'appel unitaire des syndicats à manifester contre le projet gouvernemental de réforme des retraites a rencontré un très large écho. Sur son site, vers 13 heures, Ouest-France donnait le nombre de 12 000 manifestants à Vannes !
La ville n'avait pas connu de manifestation d'une telle ampleur depuis celle de 2002 (avant le deuxième tour de la présidentielle ) voire celle de 1995 (contre les réformes d'Alain Juppé).
De l'avis général, le défilé de ce matin était vraiment impressionnant. Les salariés du secteur privé étaient largement représentés.
Le gouvernement tiendra-t-il compte de l'évidente volonté populaire, reculera-t-il sur les points les plus contestés ? Le débat qui se déroule à partir de ce jour à l'Assemblée Nationale, dans un climat électrique selon Le Monde, ne semble pas l'indiquer. Mais attendons la suite et espérons...

L'opinion a bien compris que la réforme proposée est injuste :
-Le recul de l'âge légal de 60 à 62 ans fait peser l'essentiel de l'effort sur les ouvriers, les employés, qui ont travaillé le plus dur, sur ceux qui ont eu les carrières les plus longues, sur les plus modestes. Aucune vraie prise en compte de la pénibilité n'est prévue, à moins d'être devenu à 60 ans invalide et inapte au travail !
-Le recul de l'âge de départ à taux plein de 65 à 67 ans pénalise d'abord et surtout les femmes qui ont eu des carrières incomplètes ou fractionnées.
-Les efforts ne sont pas équitablement répartis : seulement 8% de l'effort sont demandés au capital et au patrimoine, et donc 92% au travail.

Par ailleurs ces mesures ne règlent pas vraiment le problème : elles ne prévoient que 25 milliards d'euros en 2012 alors qu'il en faudra 30. En 2050, elles n'en prévoient que 40 alors qu'il en faudra 80. Le déficit est mis sous le tapis jusqu'en 2012. Et après ?

Le financement n'étant pas réglé, les conditions d'obtention de la retraite à taux plein devenant de plus en plus difficiles à remplir, les pensions de la plupart d'entre nous risquent fort de baisser ! On ne parle pas ici des "retraites-chapeau"...

Le Parti Socialiste propose une réforme juste, efficace et durable.
Les mesures financières y tiennent une place importante :
-des prélèvements non-symboliques sur les revenus du capital (dividendes, bonus, stock-options) doivent s'ajouter aux prélèvements sur les revenus du travail. Ce n'est que justice.
-Le fonds de réserve des retraites, créé par le gouvernement Jospin, doit être alimenté par une taxe sur les banques aidées pendant la crise sans contrepartie.
-Une hausse modérée et progressive des cotisations patronales et salariales peut être admise.
Nous ne remettons pas en cause l'allongement des durées de cotisation déjà fixé (41,5 ans en 2020). Faudra-t-il aller au delà après 2020 ? Cela dépendra de la situation....
L'âge légal de départ doit être maintenu à 60 ans pour ceux qui le veulent, avec des mesures incitatives pour encourager par un bonus ceux qui souhaitent et peuvent partir plus tard.
C'est une question de justice et de liberté de choix.
La pénibilité sera prise en compte, par une majoration des périodes de travail pénible. Les ouvriers du bâtiment, par exemple, savent de quoi on parle.
Un vrai plan pour améliorer l'emploi des seniors devra être élaboré.

En 2010 le PS combat le projet du gouvernement et fait des propositions.
En 2012, si les français lui font confiance, le PS et ses partenaires rouvriront le dossier dans la concertation, avec efficacité, pour la justice.

samedi 4 septembre 2010

Non à la xénophobie et à la politique du pilori (suite)

Le 4 septembre 2010, à onze heures, trois cents personnes se sont rassemblées devant la préfecture de Vannes, pour répondre à "l'appel citoyen" lancé par une cinquantaine d'organisations politiques, syndicales et associatives.
Germaine Le Quéré, présidente de l'antenne vannetaise de la Ligue des Droits de l'Homme a lu un important texte élaboré collectivement par les organisateurs.
Il mériterait d'être reproduit intégralement.Citons-en, avec son autorisation, de larges extraits :

"Nous sommes rassemblés pour protester contre la xénophobie d'Etat et la politique du pilori, manifester notre indignation devant des mesures condamnées par tous les républicains, à droite comme à gauche, par les autorités religieuses et par les instances de l'ONU.
Des mesures qui nous soulèvent le coeur. Face à la négation de nos valeurs républicaines, notre devoir est d'engager le combat, de nous mobiliser. Ce combat doit être celui de chacun d'entre nous !

Chaque jour un peu plus, nos droits, nos libertés sont attaqués, fragilisés, remis en cause.
[...] Nous, citoyens, faisons face à des problèmes croissants concernant l'emploi, le logement, l'accès aux soins, l'éducation, les retraites, l'injustice fiscale et l'explosion des inégalités.
Les plus hautes autorités de l'Etat détournent l'attention en divisant, en jetant à la vindicte publique des catégories entières de population, en suscitant la méfiance de tous envers tous. [...] Tous les jours le président de la
République, les ministres, les députés ou sénateurs de la majorité font de nouvelles propositions puisées dans le programme du Front National. [...]
Le nécessaire respect de l'ordre public n'a pas à être utilisé pour créer des distinctions entre les habitants de ce pays et désigner des boucs émissaires.[...]

Après un débat sur "l'identité nationale" qui avait déjà généré une recrudescence de la xénophobie et du racisme, notamment envers les musulmans, cette surenchère vise à faire diversion suite aux nombreuses affaires, au débat sur les retraites, à une rentrée sociale qui s'annonce tumultueuse pour le gouvernement. Il veut faire oublier les conséquences désastreuses de sa politique économique et sociale. En créant un "ennemi intérieur" l'offensive gouvernementale augmente les tensions particulièrement dans les quartiers populaires, elle accentue la précarité des plus démunis et veut réprimer les mouvements de résistance aux injustices.[...]

Nous sommes aux antipodes d'une société républicaine où l'égalité, la liberté, le respect de l'autre, la tolérance, la solidarité, le partage, sont à la base de la paix civile et du progrès social. Les français sont tous égaux devant la loi. [...]

Attendons-nous à la démagogie la plus épaisse.[...] Ces mesures, minutieusement étudiées, flattent ce qu'il y a de plus bas, de plus vil, de plus vulgaire en nous. Mais il suffit d'un peu de réflexion pour que la raison reprenne ses droits.
Il appartient à tous les démocrates, où qu'ils soient, qui refusent ces extrêmes, de se mobiliser.
[...]

Il est urgent de rappeler que le racisme, l'exclusion, les discriminations raciales, n'ont pas leur place dans notre république et que nous valons mieux que cela.
Il est primordial de rappeler que nous voulons Vivre ensemble : libres, égaux et fraternels.
Ici comme ailleurs, ensemble, nous voulons le respect des droits et des libertés, des principes d'égalité de tous sans distinction devant la loi, et d'égale dignité de la personne humaine. "

Puis Anita Kervadec, responsable du Réseau Ecole sans Frontières, donne lecture d'une lettre envoyée au préfet du Morbihan, afin que ce dernier renonce à l'expulsion en Turquie d'une femme kurde et de ses enfants.

La dispersion a lieu un peu après midi. Rendez-vous est donné au mardi 7 septembre...

vendredi 3 septembre 2010

Le 7 septembre, mobilisons nous pour nos retraites !


Pour une réforme juste et durable, le Parti Socialiste se mobilise pleinement, partout en France,aux côtés des organisations syndicales lors d'une nouvelle journée nationale d'action pour la défense du système des retraites

le mardi 7 septembre 2010.

A Vannes , rejoignez le cortège de la manifestation sur l'Esplanade du Port (La Rabine) à 10 heures.

Soutenez le projet du Parti Socialiste pour une retraite universelle et personnalisée, grâce à une réforme juste, efficace et durable.

vendredi 27 août 2010

Face à la xénophobie et à la politique du pilori :

Liberté, égalité, fraternité !

Les plus hautes autorités de l’Etat ont fait le choix de jeter à la vindicte publique des catégories entières de population : Gens du voyage accusés comme les étrangers d’être des fauteurs de troubles, Français d’origine étrangère sur lesquels pèserait la menace d’être déchus de leur nationalité, parents d’enfants délinquants, etc. Voici que le président de la République accrédite aussi les vieux mensonges d’une immigration coûteuse et assimilée à la délinquance, et offre ainsi à la stigmatisation des millions de personnes en raison de leur origine ou de leur situation sociale.

Consulter le blog de l'Appel citoyen et signer la pétition


Ce qui est à l’œuvre dans cette démarche ne s’inscrit pas dans le débat légitime, dans une démocratie, sur la manière d’assurer la sûreté républicaine. Le nécessaire respect de l’ordre public n’a pas à être utilisé pour créer des distinctions entre les habitants de ce pays et désigner des boucs émissaires. Ni pour instituer des peines de prison automatiques, contraires aux principes fondamentaux du droit pénal, à l’indépendance de la justice et à l’individualisation des peines.
Les prises de position du Président de la République et du Gouvernement suscitent des réactions très négatives au niveau international, en Europe, au Vatican, à l'ONU.

La Constitution de la France, République laïque, démocratique et sociale, assure « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».
Nul, pas plus les élus de la nation que quiconque, n’a le droit de fouler au pied la Constitution et les principes les plus fondamentaux de la République.

Notre conscience nous interdit de nous taire et de laisser faire ce qui conduit à mettre en péril la paix civile.
Avec de nombreuses organisations ( politiques, syndicales, associatives ), le Parti Socialiste appelle à une manifestation le samedi 4 septembre 2010, place de la République à Paris, et dans toute la France, à 14h00, afin de fêter le 140e anniversaire d’une République que nous voulons plus que jamais, libre, égale et fraternelle.
Dans le Morbihan il vous invite à participer à l'un des rassemblements organisés le samedi 4 septembre à 11 h :

-à Vannes devant la Préfecture
-à Lorient Place Aristide Briand
-à Pontivy devant la sous-préfecture.

mercredi 14 juillet 2010

mardi 6 juillet 2010

Pourquoi nous sommes favorables au projet de "Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan"

Si une forte majorité d'habitants du territoire concerné est favorable à la création du Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan (75,70% selon le sondage du Mensuel du Golfe d'octobre 2008), des hésitations, des réticences, se manifestent encore, en particulier de la part d'élus locaux. Ils se disent excédés par l'empilement des structures administratives, parfois dépassés par la complexité des procédures. Ils craignent des atteintes à leur pouvoir de décision au niveau de la commune ou de la communauté, et la remise en cause de certains de leurs projets. Ils redoutent la mise en place de nouvelles contraintes, de freins, au développement économique, immobilier, touristique etc...
Qu'en est-il réellement ? Intéressons nous au rapport de Charte.

Le Golfe du Morbihan offre de multiples paysages, un concentré, un "patchwork" des paysages bretons : rias, côtes basses, plages, rochers et falaises, îles, vasières....
Cette mosaïque de milieux est à l'origine d'une grande diversité de la flore et de la faune, tant terrestres que marines.
Depuis le Néolithique l'Homme a vécu sur ce territoire. La richesse culturelle y est considérable:
-patrimoine archéologique : vestiges mégalithiques , fondations de villas gallo-romaines
-patrimoine architectural : chapelles, églises, châteaux et manoirs, habitat traditionnel
-patrimoine ethnologique : arts et traditions populaires, langues bretonne et gallo, costumes, musiques et danses fondent une identité territoriale forte et encore vivace.

Cet espace est très convoité .
La croissance démographique (+80% en 40 ans, surfaces urbanisées multipliées par 8 ) due essentiellement au solde migratoire consomme beaucoup d'espace au détriment des ensembles agricoles et naturels. Les prix du foncier et de l'immobilier sont très élevés, en particulier dans les villes et dans la zone littorale. La qualité de vie des habitants tend à se dégrader (éloignement, circulation de plus en plus difficile...).
Les nombreux visiteurs de notre territoire contribuent certes à l'économie locale mais ces flux touristiques présentent également des aspects négatifs : surfréquentation de certains sites, conflits d'usage et de coexistence des activités, difficultés estivales de circulation...).
Ces multiples pressions fragilisent les équilibres du territoire et menacent l'harmonie de son développement.

Une véritable vision à long terme, une réelle cohérence dans les choix, et une maîtrise mieux partagée du développement sont aujourd'hui nécessaires.

De 1994 à 1996, une "démarche de territoire" s'est peu à peu mise en place : "Démarche Golfe" de concertation pour une lecture commune du territoire, par les élus des 25 communes initiales. De 1996 à 2000 les acteurs locaux ont été associés, impliqués.
Le Syndicat Intercommunal d'Aménagement Touristique du Golfe du Morbihan regroupant les communes autour de l'entité "Golfe" a évolué vers une structure de projet qui fédère les volontés locales, avec un double objectif :
-préserver un patrimoine et une biodiversité exceptionnels
-maîtriser une activité économique et urbaine, encourager la maîtrise foncière.

Le souhait d'un contrat engageant élus et acteurs dans une Charte répondant à ce double objectif a conduit à une proposition de projet de Parc Naturel Régional. La procédure de création d'un tel parc a été engagée en 1999 par le Conseil régional de Bretagne. L'élaboration en a été confiée au Syndicat Intercommunal d'Aménagement du Golfe du Morbihan. Par l'élargissement, fin 2003, de 25 à 38 communes le projet répond encore mieux aux objectifs de gestion intégrée : bassins versants, grandes entités paysagères, continuités écologiques....

La Charte proposée à l'enquête publique est le fruit d'une démarche de dix années de concertation des élus et de l'ensemble des partenaires. Elle propose pour 12 ans un projet qui engage les collectivités locales pour une gestion maîtrisée et partagée du territoire.
Le rapport de Charte est très complet (142 pages), il n'esquive aucun des problèmes qui se posent. Il est consultable dans les mairies concernées et sur les sites de la région Bretagne et du Syndicat intercommunal d'aménagement du Golfe du Morbihan = SIAGM.

Résumons-le très succinctement par son préambule :

Axe 1 : Faire des patrimoines un atout pour le Golfe du Morbihan
-orientation 1 : Préserver, sauvegarder et améliorer la biodiversité
-orientation 2 : Préserver l'eau, patrimoine universel
-orientation 3 : Valoriser la qualité des paysages
-orientation 4 : Contribuer à la préservation et à la valorisation du patrimoine culturel

Axe 2 : Assurer pour le Golfe du Morbihan un développement durable et solidaire
-orientation 5 : Assurer une développement et un aménagement durables
-orientation 6 : Assurer une gestion économe de l'espace

Axe 3 : Mettre l'Homme au coeur du projet de territoire
-orientation 7 : Promouvoir une développement économique respectueux des équilibres
*accompagner les activités primaires (usages maritimes, agriculture) pour un respect des équilibres naturels et un aménagement cohérent du territoire
*promouvoir une démarche de tourisme durable exemplaire
*partager les valeurs du Parc avec les acteurs socio-économiques
-orientation 8 : Développer "L'école du Parc" ouverte sur le monde.

Le Parc n'ajoute pas une couche supplémentaire au mille-feuille administratif. C'est un outil au service des collectivités adhérentes, auxquelles le Parc ne se substitue aucunement dans l'exercice de leurs compétences; c'est un outil nécessaire de mise en cohérence, de coordination, des politiques publiques.
Le Parc est une structure de conseil et d'accompagnement pour les projets de développement en lien avec ses missions.
C'est également un lieu de production et de rassemblement de connaissances, un lieu de synergie, d'échanges d'expériences, en réseau avec tous les pôles documentaires, les acteurs locaux, les personnes ressources.

Il existe actuellement 46 parcs régionaux, concernant près de 4000 communes, 21 régions, 69 départements, 3 millions d'habitants, 13% du territoire. Ils font école dans le monde entier. Qui se plaint de leur existence ? Combien de communes adhérentes s'en sont retirées pour atteinte à leurs prérogatives ?
Bien au contraire elles sont de plus en plus nombreuses à y adhérer : par exemple le Parc Du Morvan comptait 64 communes à l'origine, il en compte maintenant 117.
320 000 entreprises sont installées dans les PNR français. La qualité du cadre de vie fait l'attractivité d'un territoire, même pour les entrepreneurs.

Nous ne pouvons que partager le point de vue du SIAGM, dans le n° spécial de sa revue "Autour du Golfe" :
"Le classement d'un territoire en Parc Naturel Régional représente un vrai pari sur l'avenir pour l'ensemble de ses habitants : protéger sans figer, adopter un mode de vie et de développement responsable et respectueux de l'environnement et de l'identité locale, anticiper sur les grands défis de demain ( ressource en eau, changement climatique...)"

Nous souhaitons vraiment que le "Golfe du Morbihan" devienne en 2011 le quarante septième Parc Naturel Régional !

mardi 29 juin 2010

Parc naturel régional "Golfe du Morbihan" : donnez votre avis

"La région Bretagne coordonne la procédure du classement du PNR du Golfe du Morbihan. Pour voir le jour le projet doit franchir les étapes obligées, notamment l'enquête publique : jusqu'au 19 juillet 2010 chacun peut exprimer son avis sur le projet, et ses suggestions, dans les mairies des communes du territoire du futur parc."

Tous les documents permettant de bien s'informer sur le projet (Charte, plan du parc, avis d'enquête publique indiquant les jours et heures de rencontre avec les commissaires enquêteurs etc...) peuvent être consultés sur le site spécifique de la région Bretagne.

En ce qui concerne Vannes les commissaires enquêteurs accueilleront le public à la mairie le vendredi 16 juillet, de 14 h à 17 h . C'est bref ...!

A noter qu'à Vannes seuls les espaces protégés au titre de la loi littorale et des espaces ruraux périphériques sont inclus dans le périmètre du parc, comme le montre bien le plan. La ville de Vannes est à la fois "Commune du Parc" et "Ville coeur du territoire" par son importance économique,touristique, historique, culturelle... Afin de préciser les modalités du partenariat entre la ville de Vannes et le Parc pour la bonne mise en oeuvre des orientations de la Charte, une convention de moyens sera proposée.

mercredi 23 juin 2010

MEMOIRE COURTE ET NEPOTISME

La mairie de Vannes a, selon la presse, un nouveau directeur de cabinet. Le poste était vacant depuis mars 2008. Ce vide serait aujourd’hui comblé. François Goulard y aurait nommé Jean-Baptiste Goulard, son fils.

Le père a sans doute oublié ses propos quand le président Sarkozy, dans un cas similaire de népotisme, tentait d’imposer son fils Jean à la tête de l’EPAD. Ainsi François Goulard en octobre 2009 sur France Inter déclarait que l’affaire Jean Sarkozy créait « un trouble dans l’opinion » ajoutant « on a une espèce de hiatus qui tient à la pratique institutionnelle de Nicolas Sarkozy ».

Le parti socialiste dénonce ces pratiques qui privilégient les intérêts individuels et familiaux et donnent une image détestable de la pratique du pouvoir alors même que la morale publique est une exigence fondamentale chez nos concitoyens.

La section de Vannes du parti socialiste demande que soient rendues publiques les conditions dans lesquelles serait intervenu un tel recrutement ainsi que le type de contrat de travail et notamment la rémunération et autres avantages associés.

Les Vannetaises et les Vannetais s’interrogent et peuvent légitimement espérer que François Goulard s’exprime sur le sujet en annonçant que de telles pratiques ne sauraient avoir cours dans notre ville et en conséquence démente officiellement l’arrivée du fils Goulard dans le cabinet du père, François Goulard.