mercredi 24 avril 2013

Contribution de Emile Le Beller : Reconstruire le Parti

1 Reconstruire le Parti

Notre Parti Socialiste d’Epinay en 1971, se délite. Il meurt :

  • du fait de son organisation en courants antagonistes qui ne permettent pas le choix d’un ligne politique et de la mise en œuvre d’une action cohérente avec cette ligne politique ...

  • et puis le P.S a plus de 40ans, trop vieux, en France pour un parti…la SFIO es morte,
    le RPR, le MPR etc… ont changé ou disparu… le PCF représente de moins en moins
    la classe ouvrière etc…

Cette analyse me conduit à penser, depuis plusieurs congrès nationaux déjà, qu’il y a urgence à engager un processus de RECONSTRUCTION de notre parti.


Cela est encore possible car les bases de cette nécessaire reconstruction existent : les sections, les fédérations travaillent, réfléchissent, agissent. Des politiques différentes de celles de la droite, sont mises en œuvre par les municipalités de gauche, les départements, les régions.

La section socialiste de Vannes, avec la fédération du 56, doit, sans tarder interpeller la direction nationale du P.S sur cet impératif : engager le P.S sur la voie d’une reconstruction.

Cela exige une réflexion collective : quel parti pour quelle politique pour les 10 ou 20 ans à venir. Aujourd’hui le parti se tait…ou il est inaudible. Alors des ministres se permettent de critiquer publiquement la politique du gouvernement dont ils font parti. Cela n’est pas acceptable : si des insuffisances dans l’action gouvernementales existent, c’est au parti de réagir publiquement si nécessaire.

Enfin pourquoi si peu de militantes , de militants - non pas issus de cette classe politique au pouvoir dans les gouvernements et les partis de gauche comme de droite - mais formés dans l’exercice des responsabilités syndicales, associatives etc…accèdent au Parlement, au Gouvernement, à la direction nationale du P.S ? …et pourquoi très peu de ces camarades se battent pour accéder à ces responsabilités ?sans doute parce qu’ils savent bien que les portes leurs sont fermées depuis une trentaine d’années. Certes le mouvement des jeunes socialistes existe, après une période de «  mortes eaux »…mais les GSE (groupes socialistes d’entreprise) ont disparus. Quel dommage ! Il serait nécessaire d’organiser, à nouveau, les adhérents socialistes dans les entreprises, les secteurs professionnels, tout en le restant au plan local dans les sections actuelles.

2 Le changement…c’est maintenant…slogan de notre candidat aux Présidentielles. Elu des avancées significatives ont eu lieu. Mais il serait utile que le national (le Parti) mette à notre disposition un tract qui relate ces avancées. Notre section pourrait ainsi aller, avec ce papier, à la rencontre de la population, sur les marchés, dans les quartiers. Discuter avec les gens, les écouter etc… Dès Septembre il sera plus difficile car nos préoccupations iront vers les municipales…

Si des mesures annoncées lors des présidentielles se mettent en œuvre, elles ne répondent pas aux attentes de transformation face à la crise. Un gouvernement de gauche se devait de prendre des décisions les moins populaires, peut être mais engageant l’avenir, dans les 100 jours.

Une réponse fiscale en profondeur aurait du être réalisée déjà avec la disparition des niches, des fraudes fiscales, etc… C’est raté !
 
F. Mitterand dès le début de son mandat avait pris sans attendre deux décisions capitales :

  • l’abolition de la peine de mort (une majorité des français étant contre cette mesure).

  • la décentralisation avec les lois de G. Deferre.

vendredi 19 avril 2013

Contribution de Daniel Gobert sur le chômage et l'emploi.

L'hypothèse de 2% de croissance évoquée par Martine Aubry il y a deux ans lors de l'élaboration du projet du Parti Socialiste et qui servit de support au programme de François Hollande était erronée. La suite de évènements l'a amplement démontrée.

Or actuellement nous continuons sur cette lancée en faisant le pari, et en comptant sur des réformes structurelles, le pacte de compétitivité avec l'espoir d'une reprise de croissance même faible qui permettrait d'inverser la courbe du chômage fin 2013. 

Et si la croissance ne revenait pas (voir le livre de Paul Krugman, prix nobel d'économie « sortez-nous de cette crise...maintenant ») !...
Plusieurs facteurs devraient nous inciter à être plus prudent, la politique d'austérité européenne orientée par l'Allemagne qui limite une politique de la demande, un euro fort par rapport au dollar qui limite les exportations, une Europe bloquée, géant économique, et nain politique à la fois.

D'autre part s'il y a 25/30 ans nous pouvions escompter qu'un point de croissance correspondait environ à 500 000 emplois ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui, du fait de la révolution technologique et informatique (robotique, internet, ...) de ces 25 dernières années ( la construction de robots et d'ordinateurs, de logiciels ne compensent pas de façon équivalente la suppression d'emploi conséquente à l'hyper-développement de la technologie ). « De 10 à 15% seulement des destructions d'emplois industriels sont liés au commerce mondial mal régulé. 85 à 90 % des destructions d'emplois sont du aux gains de productivité » Daniel Cohen (Alternatives économiques, juin 2011).

Souvenons-nous qu'avec une croissance de 3.5 à 4% durant la période de 97 à 2002 sous le gouvernement de Lionel Jospin , si l'on ne compte pas les emplois jeunes (puisque leur création dépend de l'argent du contribuable) nous n'avons eu que 500000 emplois créés.

Aussi il faut envisager sérieusement l'éventualité d'avoir une croissance proche de zéro pendant plusieurs années, c'est d'ailleurs le cas du Japon qui a une croissance nulle depuis 20 ans.

Dans ces conditions il faut envisager d'autres pistes, et en particulier la réduction du temps de travail et le partage du temps de travail. Il ne s'agit pas de revenir aux 35h mais d'en faire un bilan le plus objectif et complet possible, et d'envisager la semaine de 4 jours avec 32 heures de travail. La réforme des 35h a été mal engagée, plutôt imposée que réellement négociée et acceptée. Contrairement au slogan de la droite « travailler plus pour gagner plus » qui contrarie la création d'emplois, aller vers la semaine de 32 heures devraient permettre un gisement de 1,6 millions d'emplois (étude du ministère du travail de 1997). Actuellement 400 entreprises ont adoptées la semaine de 32 heures et ont pu embauchées en CDI de 10 à 15 % en plus de salariés (Fleury Michon, Mamie Novae, Monique Ranou, ...). C'est autant d'indemnités de chômage en moins à payer, de rentrée d'impôts en plus, et de dégager du temps libre. Cela implique en parallèle un développement plus important en matière de temps libre, politique sportive, culturelle et donc de création d'emplois dans ces domaines. Il serait souhaitable de réfléchir à une loi cadre, tenant compte des avancées et erreurs de la loi sur les 35 heures qui permettait, laisserait beaucoup de souplesse aux entreprises qui s'engageraient dans cette voie à la fois sur la durée, les négociations, les aides et avantages possibles. Notons que pour les entreprises qui se sont engagées dans cette voire, il n'y pas eu de baisse de productivité, ni baisse de salaire, excepté une baisse de 2 à 3% pour les salaires les plus élevés. Pour aller plus loin lire le livre de Larouturou et Rocard, « La gauche n'a plus droit à l'erreur : chômage,précarité, crise financière, arrêtez les rustines », notamment le chapitre « réduction du temps de travail : Einstein avait raison ».

Il faut relancer le débat sur la semaine de 32 heures, ce n'est pas un sujet nouveau, voir le congrès CFDT de 1995 à Montpellier qui demande « une loi cadre pour aller à 32 heures ».

N'ayons pas pur d'être ringard et ridicule, c'est le moment, puisque nous sommes «  aux affaires » peut-être pour peu de temps, osons rouvrir ce dossier.

mercredi 3 avril 2013

Les socialistes morbihannais indignés et en colère

Les militants socialistes morbihannais, par la voix de leur premier secrétaire Pierre Pouliquen, partagent le sentiment de colère et d'indignation qui fait suite aux aveux de Jérôme Cahuzac. Dans un contexte de perte de confiance, voire de défiance, de nombreux citoyens vis à vis du politique, cette affaire peut conduire à distendre un peu plus le lien unissant les Français avec leurs élus et risque ainsi de faire le jeu des extrêmes, et notamment de l'extrême droite, qui n'apportent aucune réponse crédible à notre pays et qui ne sont pas, loin s'en faut, des modèles de vertu républicaine.

Il faut pourtant rappeler que ces faits relèvent de la responsabilité personnelle de Jérôme Cahuzac et ne doivent pas entacher l'engagement des élus, à tous les échelons, aux services de leurs concitoyens, avec le sens des responsabilités qui leurs sont confiées. En outre, il faut ajouter que, contrairement à ce qui a pu être observé par le passé, le gouvernement et le Président de la République ont respecté l'indépendance de la justice et des médias pour faire la lumière sur les accusations portées à l'encontre de l'ancien ministre du Budget.

Le PS du Morbihan rappelle les engagements de François Hollande et du Parti socialiste pour l'avènement d'une République exemplaire et salue l'annonce faite par le Président de la République d'engager trois réformes nécessaires :

- empêcher tout exercice d'un mandat public pour les élus condamnés pénalement pour fraude fiscale ou corruption,

- l'adoption d'un projet de loi sur l'indépendance de la justice d'ici l'été,

- la "publication et le contrôle de tous les patrimoines" des ministres et des parlementaires pour empêcher les conflits d'intérêts.