lundi 30 janvier 2012

Les suppressions de postes, ça suffit !

La Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) se poursuit.
Il est prévu de supprimer encore 14 000 postes dans l'Education à la rentrée 2012 :
5 700 dans le primaire public, 6 550 dans le second degré, 1 350 dans l'enseignement privé, 400 dans le personnel administratif et 280 dans l'enseignement agricole.
Ces suppressions s'ajouteront aux 66 000 déjà effectuées depuis 2007, alors que les effectifs d'élèves sont en hausse.
Les lycées sont particulièrement visés, surtout les petits établissements, les "plus coûteux". Pour atteindre les objectifs les recteurs sont amenés à sacrifier des filières et même des établissements entiers, en particulier dans la France rurale.
Des recteurs eux-mêmes estiment qu'ils "sont arrivés aux limites de ce qu'ils peuvent faire", c'est tout dire....

Dans le Morbihan 29 postes d'enseignement du primaire sont supprimés alors que la population scolaire est en hausse.
Mais le ministère ne prend pas en compte tous les enfants de deux ans inscrits et présents dans les classes . 400 élèves sont ainsi "escamotés" .
Les seuils d'ouverture et de fermeture de classes sont passés de 29 à 33 en maternelle, de 26 à 28 en élémentaire.
L'existence des petites écoles est remise en question en milieu rural et urbain, comme pour l'école maternelle Catherine Descartes à Vannes.
Les mesures prévues pour la rentrée 2012 dans le Morbihan font disparaître 44% des postes RASED (Réseaux d'Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté) , appui indispensable aux enseignants.

Pour protester contre ces mesure des associations de parents (ADPEP56, FCPE56), la Ligue de l'Enseignement, des syndicats (SGEN-CFDT, SE-UNSE56, SNUipp56) avaient appelé à une manifestation le samedi 28 janvier à Vannes. La fédération départementale du PS avait apporté son soutien.
Environ 400 personnes ont participé à ce rassemblement qui s'est terminé devant l'Inspection d'Académie.
La section de Vannes du PS était bien présente, avec en particulier Simon Uzenat, représentant Claude Jahier, candidate PS aux législatives de juin retenue à Paris par ses responsabilités associatives nationales.
Claude Jahier et Simon Uzenat soutiennent bien évidemment les projets de François Hollande de mettre fin à cette folle hémorragie de postes dans l'Education et d'y rétablir 60 000 postes en cinq ans. Cela est indispensable pour donner les moyens à l'école et aux professeurs d'instruire et de former efficacement la jeunesse.

jeudi 26 janvier 2012

Décision de fermeture de l’école Descartes



L’école maternelle Catherine Descartes à Vannes fermera à la rentrée prochaine.

Claude Jahier, conseillère municipale d’opposition (socialiste) a réagi à cette décision. Dans le groupe de la Gauche vannetaise elle s’occupe plus spécialement des questions d’enseignement, de culture, de jeunesse, de famille. Elle est aussi administratrice du CCAS.
Elle a été investie par le Parti socialiste comme candidate aux législatives de juin 2012 dans la première circonscription du Morbihan.
Claude Jahier a rédigé un communiqué de presse dont nous reprenons l’essentiel.

« Stupeur, incompréhension et colère des parents. Il y a de quoi quand on lit le fatras de mauvais arguments supposés motiver cette fermeture :
-du côté de l’Inspection d’Académie qui se range prudemment derrière les directives ministérielles pour qu’il n’y ait pas d’enfant de moins de trois ans en maternelle.
-ou encore une classe maternelle unique qui n’aurait pas sa place à Vannes là où en d’autres lieux on regroupe les classes pour supprimer des postes d’enseignants.
-du côté de la mairie où le maire et son adjointe aux affaires scolaires, dans une lettre adressée à la directrice de l’école, stigmatisent le coût de fonctionnement pour un « si petit nombre d’enfants » (24 au minimum) l’année prochaine). Prétexte : électricité et chauffage.
[…]
François Hollande s’est engagé à recréer des postes d’enseignants car l’éducation a toujours été au cœur des projets socialistes. Il y va de l’intérêt de nos enfants.
L’éducation, c’est le plus formidable investissement qui puisse être fait pour l’avenir de notre pays. […] La solidarité entre générations est le ciment d’une société républicaine. » 

lundi 9 janvier 2012

Présidence du Comité de soutien à François Hollande, par Michel Olivier

Chers amis, chers camarades, je m’exprime ce soir (vendredi 6 janvier, voeux de la section) en qualité de président du comité de soutien à François HOLLANDE pour la première circonscription du Morbihan, au nom du et mandaté par le Parti Socialiste et au nom du et mandaté par le président du Parti des Radicaux de Gauche J.P. MOUSSET dont je salue la présence parmi nous ce soir.


J’ai recherché, dans les débats sur les primaires citoyennes, démarche dont le succès démocratique a été unanimement salué, et dans ses déclarations plus récentes, quelques mots caractérisant notre candidat François HOLLANDE. Voici mon choix :
Socialiste – Démocrate – Au service du bien commun – Attentif à la dignité des plus faible – Européen – Défenseur d’une Europe Sociale – De la solidarité entre les nations européennes - Rassembleur
 Autant de raisons, et j’en oublie certainement, pour lesquelles j’ai accepté de prendre la présidence du comité de soutien à François HOLLANDE.

Permettez-moi de m’arrêter un instant sur deux ou trois de ces mots :
Socialiste : la plupart d’entre nous, ici ce soir, acceptent de voir ce qualificatif accolé à leur nom. Le socialisme qui nous rassemble est une éthique : c’est le sens des autre, celui de la solidarité et de la justice.
Démocrate : la démocratie est indispensable pour faire prospérer le socialisme. Elle devrait être notre culture intransigeante, impliquant le respect du droit et des règles fixées en commun.
Europe sociale : pour nous sentir véritablement citoyen européen il convient de faire converger par le haut tous nos systèmes sociaux ( Jacques DELORS)

Avec François HOLLANDE nous allons devoir affronter une crise d’une force et d’une brutalité inouïes. Résultat de toutes les inégalités que nous avons laissé se développer, de toutes les démesures tolérées, de notre individualisme, de l’appétit immodéré d’une minorité pour l’argent. Crise dont, en France, le Président sortant est largement responsable.

Cette crise revêt au moins trois aspects:
-la crise sociale due au chômage, à l’exclusion, à la précarité, aux inégalités extrêmes
-la crise économique et financière qui touche le monde entier
-la crise écologique qui se développe vite et qui est aggravée par l’irresponsabilité des nations -incapables de s’entendre sur les efforts à faire.
Trois aspects qui sont ensemble l’expression d’une crise morale profonde de nos sociétés.

Concrètement pour nos concitoyens la crise c’est quoi :
-5.000.000 de chômeurs et précaires
-8.000.000 de pauvres dans notre pays
-des services publics à l’abandon, notamment l’éducation nationale et la santé
-un écart qui s’accroît entre les plus riches et les plus pauvres
-le droit au logement en déshérence
-des plans de rigueur qui sont, avant tout, une stratégie d’abandon de notre modèle social. Bien sûr il faut réduire la dette et cela suppose des efforts. Mais ces efforts devront être d’abord demandés à ceux qui ont été, ces dernières années, outrageusement favorisés.

Vous allez me dire, amis et camarades, que vous connaissez tout cela ; c’est vrai ! Mais le mal qui nous guette c’est la résignation, pas la vôtre bien sûr, votre présence en témoigne, mais celle de nos concitoyens. Heureusement le mouvement des « indignés » qui se développe partout dans le monde vient nous interpeller. C’est pourquoi avec François HOLLANDE, 2012 doit marquer le changement pour plus de justice, plus de dignité, plus de liberté.
 Pour ma part, je suis optimiste. Si vous le voulez bien, partageons ensemble cet optimisme, à partir de quelques questions et réponses:
>François HOLLANDE est-il l’homme, le président, capable de guider la France et l’Europe vers une sortie de crise…Je réponds oui !
>Est-il capable de nous redonner confiance…je réponds oui !
>Est-il capable de parler vrai aux français et de leur faire comprendre les efforts à accomplir…je réponds oui !
>Est-il capable d’être attentif aux besoins des moins chanceux et des plus vulnérables…je réponds oui !
>Enfin pour tout responsable, plus encore pour le responsable au plus haut niveau de la France, les qualités morales sont essentielles François Hollande les a-t-il … je réponds oui !

Chers amis, chers camarades, je vous exprime ma confiance mais soyons conscient qu’il n’y a pas d’homme miracle. La sortie de crise, le choix d’un autre modèle de développement, d’une nouvelle société c’est aussi, dès aujourd’hui, notre responsabilité personnelle. A ce titre, d’abord pour gagner, ensuite pour redresser la France François HOLLANDE aura besoin de nous. Avec lui, il faut mobiliser les français autour de l’avenir : l’éducation, la recherche, la culture, la transition écologique et énergétique.

Pour être efficace prenons conscience :
-des limites de nos intérêts personnels. Nos intérêts égoïstes sont source d’inégalités, dans ce cas où est l’intérêt général ?
-des limites de l’accumulation des désirs…le toujours plus est une faute !
-des limites de la nature : on ne peut prélever indéfiniment des ressources finies.
Cela implique une transformation profonde de nos comportements.

J’ai promis d’être concis, donc je vous ai exprimé l’essentiel de mes convictions :
Jecrois vraiment que cette élection, dans le contexte de crise que nous traversons, est l’opportunité d’un nouvel état d’esprit, de la recherche de nouveaux mode de vie et de relations humaines plus vraies surtout avec les moins chanceux et les plus vulnérables.

AMOS, le berger prophète, pourfendeur des injustices, disait déjà il y a 3000ans :
Que le droit jaillisse des eaux et la justice comme un torrent intarissable
3000 ans AMOS
220 ans la révolution française et la première déclaration des droits de l’homme
1948, 63 ans déjà, déclaration universelle des droits de l’homme
2012 le combat pour les droits et la justice reste, en France et dans le monde, ô combien, d’actualité.
 Chers amis, chers camarades j’en ai la conviction, il faut nous poser individuellement et collectivement la question : en avons-nous fait assez pour les droits et la justice ?
Aujourd’hui, dès ce soir, l’urgente priorité est notre engagement
et notre mobilisation militante avec François HOLLANDE.

François HOLLANDE est porteur, j’en suis sûr, de ces idées fondamentales, son horizon s’inscrit dans la durée, apportons lui tout notre soutien pour gagner : pour la France et pour l’Europe
Enfin, en raison de tout ce qui précède, c’est avec gravité que j’appelle toutes les sections et tous les militants de la circonscription de Vannes à rejoindre le comité de soutien à François HOLLANDE c’est, tout simplement, une exigence de sa part.

ANNEXE

Très concrètement, je n’oublie pas ma responsabilité de Président du comité de soutien à François HOLLANDE dans la première circonscription du Morbihan. Cette mission, je la conduis en plein accord avec la Fédération départementale du Parti Socialiste. J’ai la volonté d’animer, dans le cadre de la mission de ce comité de soutien, une campagne de proximité, proche du terrain avec je l’espère votre participation
Claude JAHIER et Simon UZENAT seront les porte-parole de notre comité.
Sur le terrain leur mission est essentielle. En ce qui me concerne, es qualité de président, je serai toujours à votre disposition et je m’efforcerai d’être disponible. Dès aujourd’hui j’invite le plus grand nombre d’entre vous à nous rejoindre. Une démocratie exigeante nous oblige à vous tenir au courant de l’expression de notre comité, de ses actions, actions que nos conduiront, si possible, avec votre participation active.
Notre zone d’intervention couvre la totalité de la circonscription : les cantons de Vannes- centre, Vannes-Est, Vannes-Ouest, Muzillac, Sarzeau.
Aidez-nous en nous indiquant les coordonnées des personnes de votre connaissance susceptibles de nous rejoindre. Nous les contacterons directement et, avec votre accord, en votre nom. Chacun d’entre-nous a la responsabilité de rechercher, de convaincre, dans chacune de nos communes des personnalités du monde associatif, économique, syndical, social et culturel.
Notre devoir, comme le souhaite François HOLLANDE, est de rassembler non seulement au sein de notre Parti, des radicaux de gauche et des sympathisants de la gauche mais aussi, bien au-delà, le maximum de nos concitoyens.


mercredi 4 janvier 2012

"Adresse aux français", par François Hollande

Investi le 22 octobre comme candidat du Parti socialiste pour l’élection présidentielle d’avril, François Hollande a livré  à «Libération» son adresse aux Français.
Je suis candidat à l’élection présidentielle pour redonner à la France l’espoir qu’elle a perdu depuis trop d’années. Les Français souffrent. Ils souffrent dans leurs vies : le chômage est au plus haut parce que la croissance est au plus bas ; la hausse des prix et des taxes ampute leur pouvoir d’achat ; l’insécurité est partout ; leurs emplois s’en vont au gré des fermetures d’usines et des délocalisations industrielles ; l’école, l’hôpital sont attaqués et n’assurent plus l’égalité entre citoyens ; l’avenir semble bouché pour eux et pour leurs enfants ; la jeunesse se désespère d’être maintenue en lisière de la société. Les Français souffrent aussi dans leur âme collective : la République leur paraît méprisée dans ses valeurs comme dans le fonctionnement de ses institutions, le pacte social qui les unit est attaqué, le rayonnement de leur pays est atteint et ils voient avec colère la France abaissée, affaiblie, abîmée, «dégradée».

La dépression économique est là, l’angoisse sociale est partout, la confiance nulle part. J’affirme avec netteté où se situent les responsabilités. Certes, depuis 2008, il y a la crise. Elle est le produit de la mondialisation débridée, de l’arrogance et de la cupidité des élites financières, du libéralisme effréné, sans oublier l’incapacité des dirigeants européens à dominer la spéculation. Il y a surtout les politiques injustes et stériles menées depuis dix ans, les fautes économiques et morales de ce dernier quinquennat. Il y a donc la responsabilité personnelle de celui qui est au sommet de l’Etat depuis cinq ans.

Un mandat se juge sur ses résultats, une politique sur sa cohérence, un caractère sur sa constance. Comme les choses seraient faciles si l’échec devenait une excuse, si l’expérience - même malheureuse - devenait une justification opportune de poursuivre et l’abandon des promesses, une preuve de courage ! Et pourtant, telle est l’ultime contorsion tentée par le président sortant : incapable de trouver une issue à la crise de la zone euro après seize «sommets de la dernière chance» en à peine deux ans, il voudrait qu’on lui laisse encore le temps d’y porter remède, sans qu’il nous indique - hormis la rédaction d’un nouveau traité européen - ce qui serait de nature à le voir réussir là où il a échoué. Impuissant face à la montée du chômage, le voilà qui convoque une ultime réunion avec les partenaires sociaux pour nous dire qu’il faut traiter avec plus de considération les demandeurs d’emploi. Indifférent aux creusements des inégalités après avoir multiplié les indulgences aux plus fortunés, il annonce, comme pour retrouver une soudaine vertu, qu’il taxera les transactions financières sans nous préciser quand - et comment le pourrait-il dès lors que la décision lui échappe dans son exécution ?

La mystification est grossière. Je ne la sous-estime pourtant pas. Une campagne électorale est un moment particulier, où bien des choses peuvent être dites, bien des mensonges proférés, bien des paradoxes présentés comme des vérités de bon sens. J’entends déjà les lieutenants paniqués de Nicolas Sarkozy prétendre que dans la tempête il ne serait pas sage de changer le capitaine. Ce qui prête à sourire quand le navire s’est échoué. Et bientôt, il ne lui restera plus qu’à proclamer qu’il a changé, que les événements l’ont changé, que la fonction l’a changé, que l’échec l’a changé… Posons d’ores et déjà la bonne question à ce sujet : plutôt que de reconduire un président qui aurait tellement changé, pourquoi ne pas changer de président, tout simplement ?

C’est cette responsabilité qui m’incombe. Celle de permettre le changement. Un vrai changement. Ce n’est pas ici le lieu d’analyser ce qu’aura été ce quinquennat. Disons simplement que ces cinq années auront été la présidence de la parole et, lui, le président des privilégiés. Voilà la page que je veux tourner. Je mesure la difficulté de la tâche qui m’attend si vous m’accordez votre confiance. Le redressement de nos comptes publics comme celui de notre appareil productif sera long. La reconquête de notre souveraineté financière exigera des efforts considérables et surtout de la justice. Le retour de la confiance appellera une politique qui mobilisera les Français autour de l’avenir : l’éducation, la recherche, la culture, la transition énergétique et écologique.

Je sais aussi nos atouts. Nous sommes un grand pays disposant d’immenses savoir-faire, de remarquables entreprises, d’une recherche féconde, de services publics de grande qualité, d’une démographie dynamique, d’une épargne abondante, d’un attachement profond aux valeurs de la République. Nos ouvriers, nos techniciens, nos ingénieurs, nos chercheurs, nos savants, nos fonctionnaires sont parmi les meilleurs du monde. La productivité de notre travail est une des plus élevées de toutes les économies développées. Notre vie intellectuelle et artistique demeure une des plus riches et suscite toujours l’admiration des peuples.

Cent dix jours nous séparent du premier tour de l’élection présidentielle. Ce scrutin interviendra dans un contexte que rarement notre pays aura connu depuis le début de la Ve République. La France a pourtant traversé bien des épreuves en un demi-siècle : des crises économiques, de graves mouvements sociaux, de véritables ruptures civiques aussi. Mais en 2012 le choix que vous aurez à faire sera décisif. Décisif, il le sera pour vous, pour vos enfants, pour l’avenir de votre patrie, pour l’Europe aussi, qui attend et espère entendre à nouveau la voix de la France, une France dont elle a besoin pour retrouver un projet et un destin.

Pour la première fois depuis longtemps dans notre histoire nationale, ce choix dépassera, et de loin, les seules questions politiques et partisanes. Comme en 1981, comme en 1958, ce qui est en jeu dans cette élection et dans le choix que feront les Français, c’est plus que la seule élection d’un président, plus que la désignation d’une majorité, plus que l’orientation d’une politique : c’est l’indispensable redressement de la Nation. Ce redressement est possible. Pour le réussir, quatre principes m’inspireront.

La vérité : je ne serai pas le président qui viendra devant vous six mois après son élection pour vous annoncer qu’il doit changer de cap, qui reniera ses promesses faisant mine de découvrir que les caisses sont vides. Les Français sont lucides, ils savent que nous aurons besoin de temps, qu’il faudra faire des efforts à condition qu’ils soient partagés ; mais ils préfèrent des engagements forts sur l’essentiel à un catalogue de propositions.

La volonté : il en faudra pour rétablir les comptes publics, pour relancer la croissance, pour soutenir les emplois. Il en faudra pour redonner confiance aux entrepreneurs, aux salariés, aux fonctionnaires, aux chercheurs. Il en faudra pour réduire les inégalités, répartir différemment les richesses. Il en faudra aussi pour réussir la transition énergétique. Il en faudra surtout pour maîtriser la finance.

La justice : la justice, c’est un impôt équitablement réparti selon les capacités de chacun. La justice, c’est une société qui ne tolère aucun privilège. La justice, c’est ne reconnaître que la seule valeur du mérite. La justice, c’est une école qui accorde la même attention à chaque enfant. La justice, ce sont des soins accessibles à tous. La justice, c’est de pouvoir vivre de son travail. La justice, c’est pouvoir profiter d’un vrai repos après des années de labeur. La justice, c’est vivre en paix et en sécurité partout. La justice, c’est une société qui fait sa place à sa jeunesse.

L’espérance : je veux retrouver le rêve français. Celui qui permet à la génération qui vient de mieux vivre que la nôtre. Celui qui transmet le flambeau du progrès à la jeunesse impatiente, celui qui donne à la Nation sa fierté d’avancer, de dépasser ses intérêts et ses catégories d’âge et de classes pour se donner un destin commun, qui nous élève et nous rassemble. Cette espérance n’est pas vaine. Elle est le fil qui renoue le récit républicain.

Je sais que beaucoup d’entre vous se demandent si notre pays a encore le choix de son destin ou s’il est condamné à appliquer un programme décidé ailleurs ou dicté par les marchés financiers. Beaucoup doutent de notre capacité collective à décider de notre avenir, et de notre liberté de nous mettre en mouvement selon nos valeurs et notre modèle social. Beaucoup s’interrogent sur la réalité de notre souveraineté. A tous ces Français, je veux dire : oui, nous pouvons, même dans une économie mondialisée, maîtriser notre destin. Nous le pouvons en comptant d’abord sur nos propres forces, et en agissant au niveau de l’Europe, à condition que celle-ci soit réorientée. Ce sera une des responsabilités principales du prochain chef de l’Etat. Nous sommes capables de nous dépasser chaque fois que nous nous mobilisons sur une cause qui nous rend fiers. La France est un grand peuple, capable du meilleur s’il retrouve la confiance en lui, la confiance en l’Etat et en celui qui l’incarne.

Je veux aussi combattre ce scepticisme qui mine la démocratie, lever ce doute qui ronge les esprits quant à notre capacité à vivre ensemble. Je veux rappeler que la gauche et la droite, ce n’est pas la même chose. Il peut y avoir des défis incontournables. Il n’y a jamais une seule politique possible pour les relever. Le prétendre est un leurre ; pire, un mensonge. L’élection présidentielle qui vient sera le moment de la confrontation démocratique, celles des idées, des projets, des visions de la France et de l’Europe, des femmes et des hommes aussi. Je n’ignore rien des tentations d’électeurs souvent issus des classes populaires pour l’extrême droite. Ma campagne sera aussi tournée vers eux. Je leur parlerai net. J’entends leur colère et leur désarroi. Et je leur démontrerai que l’extrémisme, outre qu’il n’apporterait aucune solution à leurs difficultés, n’est pas digne des valeurs de notre pays. Plus que l’irréalisme des positions économiques du Front national ou l’illusion d’un repli derrière des barrières devenues des barbelés, c’est la violence sociale et la vindicte ethniciste qui menaceraient la République. C’est un des enjeux de ce scrutin.

Enfin, je respecte profondément toutes les candidatures de la gauche comme celle des écologistes. Elles peuvent marquer des orientations, affirmer des exigences, ouvrir des alternatives, susciter des débats, mais ce n’est pas faire preuve d’une quelconque prétention hégémonique que de penser qu’il sera difficile pour l’une d’entre elles d’être présente au second tour. Dès lors, il me revient d’incarner l’alternance et de permettre le changement. Rien n’est acquis. Beaucoup va dépendre de la gauche, de son esprit de responsabilité, de son courage, de sa cohérence, de son audace. Mais aussi de la force de ma propre candidature. J’aurai à affronter la droite accrochée à son pouvoir et liée aux puissances de l’argent, je resterai proche de vous pour porter une grande ambition collective : celle de renouer avec l’esprit de justice et l’idée de progrès.

Comme il y a trente et un ans, avec François Mitterrand, si nous savons nous en montrer dignes c’est vers nous que les Français vont se tourner le printemps prochain. C’est vers moi qu’ils porteront leurs suffrages et leur confiance, c’est à moi qu’ils confieront la responsabilité de diriger le pays. J’y suis prêt.