Le jeudi 23 septembre la fédération du Morbihan du PS et la section d'Arradon ont invité Edmond Hervé, sénateur d'Ille et Vilaine, pour parler du projet de réforme des collectivités territoriales. Environ 180 personnes ont participé à cette conférence-débat, dans la belle salle de La Lucarne.
Pascal Barret, secrétaire de la section d'Arradon, présente les différents intervenants et définit le thème de la soirée : une réforme voulue par le président de la République, qui s’attaque aux compétences des collectivités territoriales et au mode de désignation des élus, dont les arrières pensées comptables et politiciennes ne sont pas absentes.
Dominique Mourier, maire d'Arradon, prend ensuite la parole. Le projet de réforme suscite chez lui une série de questions, dues à un évident manque de précision, en particulier sur les compétences, les modes de financement, le devenir des financements croisés... Il résume sa pensée en une question unique : "Cette réforme est-elle nécessaire ?"
André Gall, conseiller général de Vannes-Ouest, présente les obligations qui incombent à un conseiller général "de base". Il énumère les 29 commissions, comités, conseils d'administration... auxquels il participe, en dehors bien entendu des sessions du Conseil Général.
Gildas Dréan, conseiller régional, siège dans plusieurs commissions dont celle des lycées (appels d'offres, qualité environnementale, présence dans quatre conseils d'établissement) celle de la politique agricole (SAFER en particulier), celle de la solidarité des hommes et des territoires (agence régionale de santé, prévention des conduites addictives et du suicide, qualité des logements sociaux, logement des jeunes et des travailleurs saisonniers, conventions avec l'ANRU...)
Pour ces deux élus, comme pour leurs collègues, la charge de travail est considérable, dans des domaines qui touchent le citoyen au quotidien.
Comment le conseiller territorial prévu par la réforme, qui siégera à la fois au conseil régional et au conseil régional, pourra-t-il l'assumer dans des conditions satisfaisantes ?
Edmond Hervé intervient ensuite.
Pascal Barret, secrétaire de la section d'Arradon, présente les différents intervenants et définit le thème de la soirée : une réforme voulue par le président de la République, qui s’attaque aux compétences des collectivités territoriales et au mode de désignation des élus, dont les arrières pensées comptables et politiciennes ne sont pas absentes.
Dominique Mourier, maire d'Arradon, prend ensuite la parole. Le projet de réforme suscite chez lui une série de questions, dues à un évident manque de précision, en particulier sur les compétences, les modes de financement, le devenir des financements croisés... Il résume sa pensée en une question unique : "Cette réforme est-elle nécessaire ?"
André Gall, conseiller général de Vannes-Ouest, présente les obligations qui incombent à un conseiller général "de base". Il énumère les 29 commissions, comités, conseils d'administration... auxquels il participe, en dehors bien entendu des sessions du Conseil Général.
Gildas Dréan, conseiller régional, siège dans plusieurs commissions dont celle des lycées (appels d'offres, qualité environnementale, présence dans quatre conseils d'établissement) celle de la politique agricole (SAFER en particulier), celle de la solidarité des hommes et des territoires (agence régionale de santé, prévention des conduites addictives et du suicide, qualité des logements sociaux, logement des jeunes et des travailleurs saisonniers, conventions avec l'ANRU...)
Pour ces deux élus, comme pour leurs collègues, la charge de travail est considérable, dans des domaines qui touchent le citoyen au quotidien.
Comment le conseiller territorial prévu par la réforme, qui siégera à la fois au conseil régional et au conseil régional, pourra-t-il l'assumer dans des conditions satisfaisantes ?
Edmond Hervé intervient ensuite.
Pourquoi cette réforme, voulue par le président de la République comme l'une des plus importantes de son quinquennat ? Les motivations apparaissent clairement dans les discours de Toulon (Septembre 2007) et de Saint Dizier (Octobre 2008), ainsi que dans un débat télévisé de février 2009.
Pour Nicolas Sarkozy il s'agit d'alléger les charges sociales et fiscales sur les entreprises, de réduire la dépense publique en diminuant les dépenses des collectivités territoriales, de réduire le nombre des niveaux du fameux "mille-feuille" et donc d'agir sur une prétendue "illisibilité" à cause de laquelle "On ne sait qui fait quoi !". Des thèmes populistes sont développés : trop d'élus, trop de fonctionnaires territoriaux, mauvaise gestion, saupoudrage et clientélisme, augmentations effrénées des impôts locaux etc...
Edmond Hervé reprend chaque point de l'argumentation.
-L'illisibilité du mille-feuille : l'Etat est le premier à faire appel aux collectivités locales pour financer des services souvent régaliens : gendarmerie, sécurité, relations extérieures, établissements scolaires etc... Les services déconcentrés de l'Etat sont en train de disparaître, comme la DDE. Leurs activités sont transférées aux collectivités (Exemple des permis de construire).
-Les dépenses : pour limiter la croissance des dépenses, souvent liée à des transferts de charges non financés, la réforme prévoit de serrer le garrot financier. La réforme de la taxe professionnelle, remplacée par la contribution économique territoriale, a pour conséquence un manque à gagner de 12 à 13 milliards d'euros en 2010 et de 4 à 6 milliards en régime de croisière. Des dotations de l'Etat doivent être versées, qui enlèveront aux collectivités un peu plus de leur liberté de gestion et de choix.
-La division annoncée du nombre d'élus par deux sera-t-elle effective ? Le Morbihan aura 43 conseillers territoriaux au lieu de 42 conseillers généraux, le conseil régional de Bretagne 190 membres au lieu de 83 !
Ces conseillers, qui siègeront dans les deux assemblées, seront élus sur un territoire, un canton nouvelle formule (La carte électorale est à redessiner) par un scrutin majoritaire à deux tours (Comme les députés actuels) avec une barre pour accéder au second tour de 12, 5 % des inscrits, ce qui est très élevé.
Ces conseillers, qui siègeront dans les deux assemblées, seront élus sur un territoire, un canton nouvelle formule (La carte électorale est à redessiner) par un scrutin majoritaire à deux tours (Comme les députés actuels) avec une barre pour accéder au second tour de 12, 5 % des inscrits, ce qui est très élevé.
Avec un tel système la parité homme-femme sera très difficile à mettre en oeuvre, contrairement au scrutin actuel de liste à la proportionnelle.
Le mode d'élection devait faire l'objet d'une loi. Ce n'est plus le cas. Le problème est réglé par un simple amendement.
Le mode d'élection devait faire l'objet d'une loi. Ce n'est plus le cas. Le problème est réglé par un simple amendement.
-Les compétences : Aucune loi spécifique ne les définit. Les communes devraient garder la clause de compétence générale, qu'elles possèdent depuis 1884, et qui s'applique naturellement à ce niveau.
Les départements et les régions perdraient cette clause de compétence générale. Pour ces échelons, il est prévu des "blocs de compétences exclusifs", exclusifs étant le mot important. Si pour une raison ou une autre un échelon n'assume pas l'une des compétences du bloc, un autre échelon ne pourra l'exercer à sa place ! Il y aura blocage, au détriment des citoyens concernés.
Cela paraît tellement inapplicable que des exceptions ont été prévues pour la culture, le sport, le tourisme, la coopération décentralisée. Tout cela donne une forte impression d'improvisation...
La réforme a été votée par le Sénat, avec certaines modifications (par une faible majorité, seulement 166 voix contre 160 !) L'Assemblée Nationale rétablit le texte initial voulu par N. Sarkozy, et vote en deuxième lecture le 28 septembre. Elle a le dernier mot, c'est la règle.
Edmond Hervé conclut : Le Président de la République veut aller très vite, pour cette réforme comme pour les autres. Elle doit s'appliquer dès 2014. Elle institue un coup d'arrêt à la décentralisation, constitue en fait une contre-réforme, une véritable re-centralisation. Le fait que la gauche "gouverne" 21 régions sur 22 en métropole, qu'elle est majoritaire dans nombre de départements et de villes, n'est sûrement pas étranger à sa mise en oeuvre...
Non seulement cette réforme n'est pas nécessaire, elle est néfaste.
Le PS s'engage, si la gauche l'emporte en 2012, à la supprimer, et à poursuivre la décentralisation, une vraie décentralisation, voie de modernisation de l'Etat pour qu'il fasse bien ce qu'il doit faire, car il ne peut tout faire.
La soirée se termine par une série de questions-réponses, qui permettent d'apporter des précisions sur tel ou tel aspect particulier ce cette vaste question.