vendredi 12 juin 2009

Chronique d'après européennes

« Les Français ne nous aiment plus. »
Abrupte cette affirmation, et subit ce désamour car enfin, ces mêmes Français ont confié il n’y a pas si longtemps au PS, et à la gauche en général, 21 régions sur 22, 60% des conseils généraux, la majorité des moyennes et grandes villes…

*A défaut d’analyse, la bonne lecture est peut être dans l’examen des multiples déclarations de tous les prétendants au pouvoir rue de Solferino (la bataille de Solférino, celle de 1859, fut si meurtrière que Henri Dunant y conçut la nécessaire création de la Croix Rouge… Ceci n’a bien sûr rien à voir avec cela.)

-Il y a la rhétorique de ceux qui veulent la mort du PS et l’émergence d’un nouveau parti dont ils s’imaginent déjà aux commandes. Etre khalife à la place du khalife.

-Il ya ceux (parfois les mêmes que précédemment) qui disent place aux jeunes car là est l’avenir du parti. C’est bien sûr le choix qu’a fait Europe Ecologie avec une troïka (Cohn Bendit, Joly, Bove) qui totalise 187 ans au compteur et qui a choisi envie et enthousiasme en première langue.

-Il y a les défenseurs des courants. C’était une formidable idée lorsqu’il s’agissait de bâtir le PS qui allait du centre gauche à la frange marxiste. La montée en puissance du néolibéralisme et la chute du mur de Berlin auraient dû, sans aller jusqu’à leur suppression, engendrer une réflexion sur la réorientation de certains d’entre eux. Aujourd’hui, ces courants ne sont que des écuries présidentielles qui se positionnent l’une par rapport à l’autre, exigent leur lot respectif de candidats (cf. les européennes) comme des clans réclament leur part de butin. Il se raconte l’histoire de ce militant facétieux qui écrit rue de Solferino au courant « Citoyenneté et solidarité ». Retour à l’envoyeur avec la mention : n’habite plus à l’adresse indiquée.

-Dernière trouvaille : certains à Solferino voudraient désigner les candidats aux régionales. C’est l’assurance de passer sous la barre des 10% à ces élections.

*Des régionales, parlons en. Une bataille difficile où il va falloir faire la démonstration que les européennes sont un accident de parcours comme l’a connu Sarkozy en 1999 avec un petit 12%. Compliquée aussi parce que nos amis les Verts affirment déjà quelques ambitions. D’ailleurs, n’agirions nous pas de même à leur place ?

Pour gagner, il faudra :
- des propositions autour d’axes forts, compréhensibles et proches des préoccupations des gens,
- un travail en profondeur des réseaux et notamment du monde associatif,
- une stratégie de campagne solide, structurée et qui va jusqu’au détail pour que le bulletin de vote ne ressemble pas à un faire part de décès comme aux européennes,
- de la simplicité dans le langage parce qu’on ne gagne pas une élection en ciblant la rive gauche parisienne,
- et de l’envie et encore plus d’envie, ce qui a dramatiquement fait défaut lors des européennes.

Alors le soir des régionales, ayant gagné, nous porterons fièrement coiffes et chapeaux ronds et irons danser à la fest noz du PS.